Le Juste Milieu

Hier j’ai consacré mes quelques quatrains quotidiens à Cédric Villani qui m’intrigue. Eh bien certains lecteurs ont décrété qu’il est « exécrable, ambitieux, prétentieux et faux cul. » Je vois mal l’un des plus grands mathématiciens mondiaux être porteur d’aussi vilains défauts. Ne le connaissant pas personnellement, peut-être m’illusionnai-je? En tout cas ces réactions venimeuses m’ont inspiré les quatrains d’aujourd’hui.  

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Le Juste Milieu

Je n’aime pas les vocables qui se terminent en isme

Et à part quelques- uns qui sont des exceptions

Confirmant la règle – comme ces deux mots : pluralisme

Et civisme – un grand nombre est source d’antagonismes

Ceux que j’abhorre le plus sont le manichéisme

Le dogmatisme et bien sûr le chauvinisme,

Dont  découle le nationalisme parfois social

Qui est le pire de tous avec son « isme » final.

Les autres mammifères n’ont pas ce grand travers

Eux, dans la même espèce ne se font pas la guerre

L’absence de parole leur évite les désaccords

Qui se soldent chez nous par des millions de morts.

C’est vrai qu’au moment des chaleurs les mâles en rut

Pour jouir des femelles s’affrontent avec fureur

Mais sans se tuer et les vainqueurs de ces luttes

Par leur semence, du troupeau renforcent la vigueur.

Nous autres, les humains, nous battons pour des mots

Et beaucoup très souvent mènent à l’intolérance.

On va  haïr untel, le traiter de salaud

Non  parce que c’en est un, mais pour ce qu’il pense.

J’aime, c’est vrai, les gens qui ont un bout de drapeau

Mais un bout seulement exprimant l’espérance.

Ils me font un peu peur quand ils le déploient trop

Les grands oriflammes me rappellent tant de souffrances

J’ai toujours eu horreur des bornés, des sectaires

Qui méprisent ceux qui ont d’autres convictions

Sur ce plan il y a d’urgents progrès à faire

Si l’on veut éviter bien des conflagrations.

Vive le juste milieu aristotélicien

Entre peur et audace trouvons le bon chemin.

VIVA !

JB