Hier j'ai fait une grande marche dans un paris déconfiné qui m'a inspiré ce poème.
( Après sans doute une intrusion de la pub)
Les aliénés du moteur.
Les voici revenus ces êtres somnambuliques
Avec leurs bagnoles ou leurs grosses motos
Dont les moteurs qui semblent commander leur cerveau
Vrombissent soudainement tels des râles orgasmiques.
Les voici revenus comme avant, dominés
Par ces machines qui leur font perdre la raison.
Qu’importe s’ils ont tous du mal à respirer,
En roulant de nouveau ils vibrent comme les pistons
Des moteurs qui, amplifiant leurs capacités,
Procurent un sentiment d’invincibilité.
Leur retour me désole considérablement
Et me fait regretter notre confinement :
.
Toutes ces rues désertes, sans bruit, sans pollution,
Qui s’offraient à nos pas nonchalants de piétons;
Ces avenues vides comme dans les cités antiques
Où les oiseaux mutiques reprenaient leur musique.
Les trilles vibraient alors dans un air bien plus pur
Sans les moteurs bannis pour un temps de la ville.
La Seine était plus claire et ses eaux plus tranquilles
Les coupoles des toits embellissaient l’azur.
C’est fini. Le bruit et la fureur, en force, sont revenus.
Les volatiles rares ne sillonnent plus les nues.
Seuls les coriaces pigeons adaptés à nos vices
Errent sur les trottoirs parmi les immondices.
Les ballades ne sont plus des moments de plaisir
On se croise, se bouscule, sans jamais se sourire,
Même avec les yeux, quand nos bouches sont cachées
Par un masque qu’on aimerait pouvoir arracher
Si la maudite Covid ne semait pas la peur
Même chez ceux qui sont aliénés par leurs moteurs.
Pour les fuir j’ai souvent usé d’un bon recours,
Aller flâner dans les jardins du Luxembourg.
Viva !
JB