Ça y est. C’est reparti comme avant. A nouveau les feuilles des tilleuls se sont ratatinées. Des motards font gronder leurs machines. Les embouteillages ont repris. Regrets.
( Après une possible intrusion de la pub)
"Sans fausse note et sans fadaise"
Si je vous avouais que lorsqu’une douce fraicheur
M’apporte dans son souffle des fragrances de fleurs
J’éprouve des émotions qui font battre mon cœur
Vous seriez étonnés par une telle candeur.
Si je vous avouais mon émerveillement
En entendant le soir de jeunes merles chanter
Vous douteriez, c’est sûr, de mon entendement
En me voyant débiter ces banalités.
Non, il n’y a hélas aucune douce brise
Dans ce Paris qui sort de son confinement
Mais une bruyante ambiance qui n’a rien d’exquise
Charriant l’odeur toxique des gaz d’échappement.
De même merles ou rossignols ont quitté les lieux
Ils étaient revenus, pour voir, brièvement,
Quand Paris n’avait plus le moindre encombrement
Les voici repartis en lointaine banlieue.
Alors oui les clichés des deux premiers quatrains
Ne sont plus aussi nuls dans ce triste contexte.
La nature s’éveillait. De nouveau elle s’éteint
Il me fallait trouver un futile prétexte
Pour vous hameçonner et toutes ces fadaises
Vous ont menés ici, au cœur de mon malaise
Où durant neuf semaines les tilleuls de ma rue
A notre improbable sagesse ont hélas cru.
Leurs feuilles se sont ouvertes et ont changé d’allure
Elles n’étaient plus flapies et tristes à regarder.
Rafraichies par l’air pur et une tendre verdure
Elles captaient mes yeux qui aimaient s’y attarder.
Mieux, des volées de merles surgies d’on ne sait où
Venaient y folâtrer aux heures les plus propices
Et émettre des chants puis de discrets froufrous
Qui créaient aux doux rêves une ambiance complice.
Et mieux encore dans cet air non pollué du soir
On pouvait parfois capter une odeur de fleurs
Qui franchement, je l’avoue, faisait battre mon cœur.
Ce temps est terminé il n’y a plus rien à voir
A entendre, à humer, on repart comme avant
Avec les clameurs et toutes les nuisances
De ce monde mécanique. Il nous aliène tant
Qu’on ne sait plus gérer nos propres existences
JB