Ce poème m’est venu en faisant cuire dans un faitout une compote d’abricot. ( après une intrusion publicitaire non désirée)
Le faitout chinois
A Antibes nous avons acheté un faitout
Dans une chaîne suédoise. Fabriqué au Vietnam,
Il pèse un bon poids et je m’en sers beaucoup.
Bien que mon but ne soit pas d’en faire la réclame,
A Paris, dans la même chaîne, ça allait de soi,
J’en ai racheté un que je croyais semblable.
Eh bien non ! A l’usage, il m’a paru moins fiable,
Et beaucoup plus léger. C’est un faitout chinois !
Je le découvris en cherchant sa provenance
Sur un sceau qui n’était pas mis en évidence.
Ce « made in » très discret eût mérité un blâme !
La Chine avait copié un faitout du Vietnam,
Dans un alliage médiocre, donc beaucoup moins coûteux
Mais pas pour les clients qui payent le même prix
Et ne prennent pas conscience de cette supercherie
Du bon faitout évincé par son clone douteux.
Le fabriquant Viet misait sur la qualité.
Pour prendre le marché avec sa camelote,
Le Chinois, qui n’était pas à cours de jugeote
D’une grosse plus-value offrit l’opportunité.
Adieu faitout conçu par de bons chaudronniers.
Les meilleurs ont perdu, à quoi bon le nier.
Dans ce monde où l’argent allèche et pervertit
Triomphent les contrefacteurs et les mercantis.
On le sait mais il est utile de le redire,
Ces voraces ont une calculette dans le cerveau
Même entre eux ils ne se font jamais de cadeau.
Et la loi du marché favorise les pires.
Jß