L’écologie et le réchauffement climatique inspirent ma pensée du jour. (Après l’intrusion de la pub)
Que d’hommes, que d’hommes !
Quand dans les années 1900 fut découvert
Ishi, l’ultime Indien libre de Californie
Celui-ci horrifié par la cacophonie
Urbaine dit à l’oreille du professeur Kroeber :
« Que de Blancs ! que de Blancs ! ». C’était l’effarement
En Amérique du dernier chasseur cueilleur
Qui ayant survécu à tant et tant d’horreurs
Découvrait une ville et ses folles clameurs.
« Que de Blancs ! Que de Blancs ! » c’est à San Francisco
Que Ishi le yahi a prononcé ces mots,
A quelques pas du musée d’anthropologie
Qui était devenu son tout dernier logis.
« Que de Blancs ! Que de Blancs ! » souffla-t-il en mourant.
Lui, l’increvable sauvage, solide comme un roc
Sans anticorps, succomba au bacille de Koch
Après quatre ans de vie dans le monde des Blancs.
Si, comme Ishi, les ovipares ou mammifères
Qui jadis vivaient librement sur cette terre
Pouvaient exprimer leur abyssal désarroi
Tous, dans un même élan, donneraient de la voix.
« Que d’humains ! Que d’humains ! », diraient-ils dépités
Devant notre engeance inconsciente et vorace
Qui ravage la terre, s’arroge tous les espaces
Et s’acharne à détruire la biodiversité.
Les Indiens ont été victimes d’un génocide
Perpétré par des Blancs voulant prendre leur place.
La faune et la flore, elles, subissent un écocide
Commis par notre espèce qui se déploie en masse
.
Sur toute la planète. Partout où elle se case –
Vallons, plaines, montagnes, forêts, mers, fleuves, rivières –
Elle s’acharne obstinément sur la biosphère
Comme un cancer virulent qui se métastase.
Les premières tumeurs datent du néolithique
Quand furent édifiés les tous premiers villages
Par des chasseurs-cueilleurs qui trouvèrent plus pratique
De cultiver les sols et d’adopter l’élevage
Que de courir sans cesse derrière le gibier.
La terre fut généreuse pour ces quelques pionniers
Qui sortant leur espèce du milieu animal
Allait lui donner un essor phénoménal
Et lui permettre une irrésistible ascension.
C’est du néolithique que des chercheurs sagaces
Font démarrer ce processus qui nous dépasse
Et qu’ils appellent déjà « la sixième extinction ».
Nous serions donc le déclencheur du phénomène
Qui fera disparaître pour des millions d’années
Toute vie sur la terre et donc la vie humaine
Qui est la cause de cette fatale destinée.
Oui, depuis le début on doit tous disparaître
Comme un virus qui meurt quand il n’y a plus de vie.
Pour survivre il faudrait changer notre façon d’être
Tuer nos prétentions, restreindre nos envies,
Ne pas permettre à certains leur voracité
Et limiter nos biens au strict nécessaire.
Hélas ces suggestions qui ne datent pas d’hier,
Passent pour des utopies ou des naïvetés.
Nous sommes donc condamnés, ça ne fait plus de doute,
Et peut-être qu’un jour, quand la vie renaitra
Sur la terre échaudée par cette grande déroute
Une humanité plus humble réapparaîtra.
VIVA !
JB
Il faut savoir que le processus d’une extinction peut s’étendre sur 80 à cent mille ans. Si la sixième extinction a vraiment commence il y a environ vingt mille ans, compte tenu de la fonte massive actuelle du pergélisol qui dégage beaucoup de méthane, un accélérateur du réchauffement, cette durée peut être considérablement raccourcie. A bon entendeur...