Je ne dis pas que j’ai raison mais je ne suis pas sûr d’avoir
tort
(Après l’Intrusion publicitaire)
Il était une fois la Palestine…
Sous l’œil de l’Egypte des peuples occupaient ce lieu
Bien avant que n’arrivent les premiers Hébreux
L’historien Hérodote, six siècles avant notre ère,
Appelait Palestine ce vieux pays prospère.
On pense que ce nom viendrait des Philistins
Ethnie apparentée aux « Peuples de la mer »
Elle aurait déferlé du monde égéen
Et se serait fixée sur les terres côtières.
C’est treize siècles avant la datation chrétienne
Dans ce pays où vivaient les Cananéens
Qui étaient, on le sait, d’origine phénicienne,
Qu’arrivèrent ces ancêtres des Palestiniens.
Il faut attendre un bon siècle pour que les Hébreux
Viennent se tailler des fiefs à la fronde et l’épée.
La Bible a glorifié cette lointaine épopée
Des héros d’Israël vainquant des plus grands qu’eux.
Parmi les Philistins il y avait des géants
D’une force impressionnante mais un peu stupides
A en croire les textes qui dépeignent durement
Ce grand Goliath vaincu par le petit David.
Quant aux Cananéens, sémites comme les Hébreux,
Ils résistent fort peu à leurs assauts furieux.
Se présentant comme les élus de l’Eternel
Ces conquérants inspirent des peurs confessionnelles.
Croire en ce Dieu unique n’était-ce pas mieux
Qu’implorer la clémence d’une pléiade de dieux ?
Mais les Philistins qui maitrisaient l’art du fer
Etaient, eux, déterminés à défendre leur terre.
Plus tard, le pays connut d’autres invasions,
D’abord les Assyriens qui vinrent chercher tribut.
Ayant, c’est évident, été très mal reçus
Ils commirent des tueries et des persécutions.
Suivirent les Babyloniens et leur religion
Qui était décriée par les sages de Sion.
Aux yeux des disciples de l’Eternel Yahvé
Leur dieu Marduk ne pouvait être que controuvé.
Nabuchodonosor, pour qu’elle ne le claironne,
Fit déporter l’élite juive à Babylone.
Cyrus libèrera ces bannis humiliés
Qui par reconnaissance deviendront ses alliés.
Quand Grecs puis Romains avec leur panthéon
S’emparent de cette terre aux Hébreux « promise »
Et que par la violence ils avaient acquise,
Les fils de Yahvé ragent contre cette occupation.
Titus rasa leur temple et plus tard Hadrien
Car c’est là que germaient haines et insurrections.
On chassa les trublions dans des pays lointains
Ce fut l’époque de la grande dispersion.
Restèrent dans ce pays, source de tant de ferveur,
Très peu d’Israélites, beaucoup d’ex Philistins,
Qui n’ayant pas un dieu qui dictait leur destin
Adoptaient aisément ceux des envahisseurs.
Ils furent polythéistes puis devinrent chrétiens
A la conversion de l’empereur Constantin.
Ils le restèrent sous l’empire byzantin
Beaucoup rallièrent l’Islam quand celui-ci survint.
Ces gens apostasiaient pour conserver leurs biens
Deux tiers de musulmans, un bon tiers de chrétiens,
S’arabisèrent comme tous les peuples de la région
Sans jamais oublier leurs antiques traditions.
Vers dix neuf cent, les Juifs restés en Palestine
Ne constituaient qu’une petite minorité,
Quelques milliers à peine qui vivaient en sourdine
Dans un empire ottoman en difficulté.
Or, un journaliste d’Autriche, juif sans y penser,
Venu couvrir à Paris la honteuse affaire
Dreyfus, fut choqué qu’au pays des Lumières
L’antisémitisme prit cette tournure insensée.
Puisque de toutes parts les Juifs étaient haïs
Il fallait, c’était clair, leur trouver un pays.
La Palestine qu’il croyait dépeuplée l’inspire
Il invente une devise pour faire réagir.
Dans son livre, « l’Etat Juif » ,Théodore Herzl écrit
« Une terre sans peuple pour un peuple sans terre ».
C’est comme un cri du cœur qui se répand dans l’air
Et ébranle avec force une diaspora meurtrie.
Mais, honnête, l’auteur qui doute de son slogan
Délègue en Palestine un ami des plus chers
Qui revient et lui dit : « ce n’est pas un désert,
Théodore, ce pays compte beaucoup d’habitants ».
Trop tard ! La formule a eu un effet magique.
Des émigrants de l’Est survivants de pogromes
Débarquent et ces pionniers sionistes sont le prodrome
D’un grand déferlement aux conséquences tragiques.
Quand l’antisémitisme atteint son paroxysme
Sous l’impulsion des nazis et de l’hitlérisme
Dans les camps de l’horreur une vision exquise
Emporte les déportés vers la terre promise.
Les survivants en masse en prendront le chemin,
Cela au détriment du peuple palestinien.
Israël va donc naitre sur cette terre habitée
D’un vote de L’ONU, vivement sollicité
Par le Royaume Uni, puissance mandataire,
Qui subit les fureurs de sionistes en colère.
Les Anglais au plus vite cherchent à quitter les lieux
Pour laisser Arabes et Juifs s’étriper entre eux.
La suite de l’histoire comporte bien des malheurs
Une première guerre éclate. Israël sort vainqueur.
Et, suivant les armées arabes en déroute,
Un exode palestinien déferle sur les routes.
La deuxième guerre ne dura que six jours
Six jours pour qu’Israël s’empare du Sinaï
Et de la Cisjordanie : de fatidiques jours
Pour ceux qui, de nouveau, doivent fuir leur pays.
La troisième guerre révéla d’alarmantes faiblesses
Dans l’armée d’Israël jusque là invaincue.
Cernée par les Egyptiens, elle était battue.
Une tromperie la fera gagner de justesse.
Le grand Israël que voulaient les sionistes
Incluant le Sinaï fut un rêve éphémère.
Cette terre retourna à son propriétaire,
L’Egypte, qui pouvait s’avérer belliciste.
Et pour la première fois inquiétée, Tsahal
Voulut qu’on neutralise son front occidental.
Une paix fut signée avec les Egyptiens
Et Israël, ailleurs, put gagner du terrain.
Dans la Cisjordanie, lambeau de Palestine,
Des colonies nouvelles sont partout implantées
C’est une activité qui n’est pas clandestine
Et qu’encouragent même les autorités.
Tous ceux qui la repeuplent espèrent que demain
La frontière d’Israël ce sera le Jourdain.
Or si ce rêve devient une réalité
La terre de Palestine cessera d’exister.
Que penser de l’ONU, de ces résolutions
Que l’Etat d’Israël n’a jamais respectées?
Tout le Moyen Orient a été affecté
Par cet entêtement cause de tant d’exactions.
Gaza est devenu un camp à ciel ouvert
Que l’Etat juif affame par un blocus sévère
La haine qui en résulte est le parfait terrain
Du fanatisme et de ses sanguinaires desseins.
Les prêcheurs du Hamas au verbiage cruel
Que payent en sous-main des princes d’Arabie
Quel jeu jouent-ils vraiment, et quel est l’alibi
Des mécènes qui, eux, ménagent Israël ?
Pauvre peuple qui n’a pas été l’élu d’un dieu
Et fut cruellement dispersé sous nos yeux
Sans qu’une voix céleste ne se mette en colère
Et oblige les puissants à lui rendre ses terres.
JB