J’ai écrit ce poème durant cette nuit de Noël pour vous le livrer tout chaud ce matin. ( Après l’intrusion de la maudite pub)
Jouez hautbois, résonnez musettes !
Jésus n’est pas né le vingt-quatre décembre au soir !
Mais de l’année ce jour est souvent le plus court
Les religions ont toujours célébré les solstices
Qui sont d’un nouveau cycle les tous premiers prémices.
Pour les anciens, Noël c’était dame nature
Qui s’éveillait enfin après un long silence
Annonçant la prochaine reprise des cultures
Pour qu’on puisse profiter de sa reviviscence.
Si Jésus n’était pas né dans une étable
Mais dans la chaumine d’un vigoureux artisan
Qui avait étreint Marie pour avoir un enfant
Cette histoire banale n’eût jamais fait une fable.
Mais Marie était vierge et Joseph a bien vu
Que l’Eternel cherchait à le faire cocu.
Bou Diou ! aurait-il dit, vaut mieux que je débande,
Sinon personne ne voudra croire à notre légende.
Alors il débanda. Devint-il vert de rage
Car il avait vraiment sa Marie dans la peau ?
Sans tarder, « L’Eternel » prit son droit de cuissage
Et Joseph en brave homme éleva le marmot.
Jésus fut obsédé par ce soi-disant père
Ce dieu qui par surprise aurait sailli sa mère.’
Devenu grand il voulut que cet être suprême
Aimasse son prochain comme il s’aimait lui même
Il l’implora de ne plus se montrer volage
D’admettre qu’il avait un jeune fils très pieux
De s’attacher à défendre les enfants en bas âge
Et bien évidemment tous les nécessiteux.
Il promettrait aux faibles le royaume des cieux
Et tendrait sa joue gauche quand on frapperait sa droite
Que les fous aillent au ciel ? « Pourquoi pas, admit Dieu,
Mais une seule gifle suffit à une main adroite
Et avec moi personne n’aura une deuxième chance ».
Jésus bénit le ciel que Joseph l’ait élevé
Son père putatif commettait des outrances
Et avait une tendance à vite s’énerver.
Mais se croyant son fils, il se fit un devoir
D’aller de ville en ville pour le promouvoir.
Ses propos enflammés provoquaient des courroux
Et on le mit en croix à l’aide de gros clous.
Son père céleste ne fit rien pour le secourir
Et Jésus comprit alors qu’il allait mourir
Dans un souffle, en regardant le ciel infini,
Il dit : « Eli Eli lamá sabactani ».
Lui qui avait été la grande voix de Dieu
Pris par le doute sombra dans la déréliction
Et en rendant l’âme dut se poser cette question
Ai-je inventé cela ou était-ce sérieux ?
Qu’importe s’il y a une grande part de fiction
Dans cette histoire qui, enfant, nous a enchantés
De la nativité, ne gâchons pas cette fête.
Allez jouez hautbois et résonnez musettes.
JB
VIVA!
Joyeuses fêtes à vous douces marquises et à vous galants sigisbées