La satire du jour
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Madame la pâtissière…
Hier matin, Bachelot était sur France Inter
Les rondeurs de Rosine ne sont pas que physiques
Elles incurvent aussi toute sa dialectique
Qu’elle déroule d’un ton émouvant et sincère.
A l’en croire, elle mourrait pour que la culture vive
Et remue des montagnes pour qu’elle ne meure pas.
Elle dépeint son action avec une gourmandise
De pâtissière vantant ses pains au chocolat.
Oui mais après les louanges d’un auditeur complice
Elle subit soudainement les critiques sévères
D’un directeur de théâtre privé d’exercice
Qui s’avouant déçu se montra fort amer.
D’autres critiques fusèrent dont celle d’une Marseillaise
Surprise qu’on interdise tous les lieux culturels
Comme s’ils attiraient une plus grosse clientèle
Que des transport public remplis jusqu’au malaise
Notre accorte ministre qui déborde d’affection
Pour tous les protagonistes de la création
Rappela les subventions qui leur étaient dédiées
Alors qu’ils ne demandent qu’à vivre de leur métier
Dame Bachelot ne cherche pas à nous abuser
Elle peut très bien se mettre dans la peau d’un artiste
D’un directeur de théâtre, cinéma ou musée
Comprendre leur drame actuel et se sentir fort triste,
Mais peut-elle expliquer en quoi les devantures
Des centres commerciaux envahis de clients
Présentent face au virus bien moins d’inconvénients
Que les lieux plus calmes dévolus à la culture ?
Elle déborde de pathos, ruisselle d’empathie
Cette chère Rosine qui croit apaiser les rancœurs
Radieuse, elle quitte le studio, file vers la sortie
Où commençait à s’impatienter son chauffeur.
JB