Elle se rappelle à moi sur un prélude de Bach.
(Après la perfide pub)
Ode à Maurane
Sa voix semblait sourdre du plus profond de son être
De ce serpent cellulaire qu’on nomme l’ADN,
Lui même héritier, il nous faut bien l’admettre,
De l’initiale semence, de ces célestes gènes
Qui fécondèrent une terre lassée d’être stérile.
La voix de Maurane, c’était sa voix à elle
Une voix tellurique qui souffre et qui jubile
Dans un acte d’amour d’ampleur universelle.
Ecoutez la chanter « Sur un prélude de Bach »
Elle nous entraine bien au delà de ses paroles –
Qui stagnent au port du Havre entre grues et baraques –
Pour nous conduire au ciel en planante gondole.
Et malgré ses chagrins, ses erreurs de boussole
Sa voix berce nos cœurs telle une barcarole.
Elle égrène des bonheurs qui se sont fracassés
Et d’autres qui survenaient pour vite les remplacer.
« Tu es mon autre » disait cette voix sidérale
Et nous nous dissolvions dans son corps plantureux
Qui eût pu être lourd comme une pierre tombale
Mais qui, le temps d’un chant, devenait vaporeux.
Elle a semé en moi de douces mélancolies
Et empli mes sommeils de rêves enchantés
Avec discrétion Maurane a quitté la vie
Mais dans mon cœur elle ne s’arrête pas de chanter.
VIVA !
JB