Avec leur sang et leurs doigts ils écrivent son nom.
Après l’intrusion de la pub
Les trois doigts de la liberté
Pour protester le peuple birman n’a que la voix
Pour résister le peuple birman n’a que trois doigts
Mais que peuvent trois doigts même s’ils sont des milliers
Face aux fusils d’assaut des troupes stipendiées ?
La junte de ploutocrates étoilées les cajole
Ces castes de guerriers qui oppressent la nation
Tels des garde-chiourmes prompts à la répression
Qui ont fait de ce pays une immense geôle.
Il n’ont que leurs trois doigts ces filles et ces garçons
Qui ne vont plus en cours et hurlent à l’unisson.
Ils n’ont que leurs trois doigts ces hommes et ces femmes
Qui désertant l’usine défient cette junte infâme.
Ils n’ont que leurs trois doigts ces humbles laboureurs
Qui viennent à la ville pour clamer leurs rancœurs
Pendant ce temps les riches aux mœurs courtisanesques
Font des ronds de jambes aux chefs de cette soldatesque.
Et le comble, voyez vous, c’est que la grande Chine
Qui fut, par les opprimés, adulée naguère
Pour ses idées qu’on croyait révolutionnaires
Soutient en Birmanie la pire des vermine.
La Russie fait pareil et mérite l’opprobre
Elle qu’on aimait pour sa Révolution d’Octobre
Mais qui nous montra comment, quand on se renie,
On fait d’un idéal, la pire des tyrannies.
J’aimerais croire qu’avec des idées libertaires
Les Birmans pourraient vaincre cette junte de combinards
Hélas, ces idées révulsent tant les actionnaires
Qu’ils connaitraient sans doute le sort des communards.
Un mot très proche suscite bien moins de répulsion,
C’est le mot liberté dont rêvent toutes les nations
Que les tyrans abhorrent et cherchent à détruire
Avec trois doigts les Birmans s’efforcent de l’écrire.
VIVA !
JB