Envie de mer, de soleil et de l’accent provençal.
(Après la pub intrusive)
Une longue attente…
J’aimerais tant vous parler d’Antibes à cette heure
Des trilles du pinson dans le micocoulier
Des tourterelles lançant leurs appels réguliers
Sans oublier les cris du goéland râleur
Qui là-bas sur les remparts appelle sa troupe
Pour aller pêcher au large de la Garoupe.
J’aimerais vous décrire mon aloès vera
Que plus aucun passant désormais ne verra
Des cuistres municipaux l’ayant décapité
Lui, beau soleil vert, qui bordait notre bâtisse
Et ornait la placette Nikkos Kazantzakis.
Cette prédation inepte m’a beaucoup dépité…
J’aimerais vous parler de l’écrivain crétois
De son passage dans ce vieux quartier antibois
Et sur l’un de nos murs, des mots du grand félibre :
« Je ne crains rien, je n’espère rien, JE SUIS LIBRE ».
En les citant voici que je me remémore
Les personnages de « La liberté ou la mort »
Ce capétan Mihalis et ses palikares
Fondant sur les occupants turcs sans crier gare.
Comment ne pas évoquer mes vaillantes voisines
« la nageuse qui nage à l’envers » et sa copine,
« la nuée blanche », qui au tabouret des commères
Préfèrent pour papoter aller nager en mer.
Oui, j’aimerais sous leur aimable surveillance
Faire ma brasse coulée le long des bouées jaunes
Balisant un circuit qui a nos préférences
Avant que ne déferle la balnéaire faune.
Mais je suis à Paris. Ma fenêtre sur cour
Ne m’envoie aucun son qui pourrait me séduire
Et dans l’attente impatiente des beaux jours
C’est grâce aux évocations que je peux m’enfuir
Viva !
JB