Dans six jours …
LA GRANDE EVASION
Encore six jours avant de retrouver Antibes
D’être bercé de sons qui m’arrivent par bribes
Le matin au réveil quand j’ouvre ma fenêtre
Et mon ordinateur afin de les transmettre.
Nous n’avons pas souhaité déserter Paris
Quand les hordes fuyardes par les voies les plus rapides
Filaient se mettre au vert, dispersant la covid
En province sottement, sans en être marri.
Maintenant que nous sommes tous les deux vaccinés
Et que les déplacements ne sont plus limités
Les images de là-bas cessent de nous chagriner
Et éveillent désormais une grisante gaité.
Six jours, avant de revoir les remparts et la mer
Aux vagues nonchalantes frangées d’écume blanche
Et l’aimable Jeannine qui nage à l’envers
Ou la souriante Annie aussi vive que franche
Six jours avant d’être réveillé de bonne heure
Par les ricanements du goéland râleur
Et par le tollé obsédant des tourterelles
Qui des heures durant lancent le même appel.
Six jours avant que, du haut du micocoulier,
Le pinson agrémente ce rituel tintamarre
De ses trilles légères qu’on ne peut oublier
Tant leurs sonorités sont d’une finesse rare
Six jours et notre venelle retrouverons
Ornée de lauriers roses et de plumbagos bleus
Et puissamment campés sur un roc anguleux
Les vieux murs de pierre de notre petite maison.
VIVA !
JB