Une chronique afghane ( Laissez glisser la pub)
Satan est grand
Comment un dieu qu’on dit miséricordieux
Peut-il inspirer des assassins monstrueux
Des égorgeurs au fanatisme impitoyable
Qui ont plutôt l’air d’être au service du diable ?
C’est à Kaboul dans le quartier Dasht-e-Barchi
Où se dresse l’école Sayed-ul-Shuhada
Surtout fréquentée par des fillettes Hazaras
Que le summum de l’horreur a été franchi.
Dans l’Hazaradjat qui est le fief Hazara
Se trouvent Bamyan et la vallée des grands bouddhas
Sublime apothéose de l’art du Gandhara
Qui ne résista pas aux canonniers d’Allah.
Cette ethnie n’est pas très estimée des Tajiks,
Des Pachtounes, des Ouzbeks qui peuplent ce pays
Parce qu’elle pratique l’islam chiite, des sunnites haï,
Et que des Mongols elle a gardé le physique.
Or ces cavaliers ont commis tant de carnages
Que leurs sanglants exploits ont traversé les âges
Et sur les Hazaras qui sont fort accueillants
Plane l’ombre malévole du cruel Gengis Khan.
Ce sont des gens humbles qui ont de petits métiers.
A Kaboul, les femmes tissent ou font de la couture
Et les hommes souvent des travaux de terrassiers
Mais tous ont une foi très forte dans leur culture.
Leur école le prouve. Elle était ouverte aux filles
Et ceux qui veulent les maintenir dans l’ignorance
Ont ourdi un massacre défiant la conscience
Qui porte des talibans la sanglante estampille.
Une voiture qui explose à la sortie des classes
Puis deux autres engins à l’entrée de l’école
Presqu’une centaine de gamines, sur le champ, trépasse
Un instant sidérée la foule hurle et s’affole.
Quand je pense qu’en déclenchant leurs mortels pétards
Ces monstres ont sans réserve crié Allah Akbar
J’ai envie de hurler ma rage à tous les vents
Et devant ces charniers crier « Satan est grand ! »
JB