Sur la plage à Poros. ( après l’inévitable pub)
Elle lit pour moi
Sournoisement la vieillesse s’insinue dans nos corps
On la sent qui s’applique à le redessiner
Avec subtilité pour qu’on se croie plus fort,
Et qu’on ignore les maux qui nous sont destinés
Puis un jour ça commence : une perte d’audition,
L’arthrose qui se niche dans les articulations,
Une chute de vision source d’un grand désarroi.
Mais j’ai une chance folle car elle lit pour moi.
Elle lit pour moi et accroit mon envie de vivre
Sa voix me tire des larmes avec le « Pélican »
Ce chant désespéré qu’elle rend si poignant
Et me chavire l’âme avec « Le bateau ivre ».
Avec les incessants clapotis de la mer
Et les cris de bambins qui trottent sur la plage
« Mon rêve familier » fait plutôt bon ménage
Lorsqu’elle me murmure ces inoubliables vers.
Elle lit pour moi et cette soudaine dépendance
Aurait pu être ressentie comme une souffrance
Mais quand les mots s’enjolivent au son de sa voix
Tous mes regrets s’en vont dans une bouffée de joie.
VIVA !
JB