Barnier un chamois adroit (te)
( après la pub intruse)
Un chamois qui fait peur aux loups
L’heure approche et les voici qui sortent tous du bois
Les lynx, les serpents, les loups, les fouines, les renards
Avec leurs familles, par peur d’être en retard,
Tous proclamant à haute voix : « le meilleur, c’est moi ! »
Sur ce plan, femelles et mâles se ressemblent beaucoup.
Les deux sexes sont experts dans l’art des mauvais coups
Et leurs fanfaronnades font quelquefois sourire
Les auditeurs incrédules qui doutent de leurs dires.
Voit-on dans ce lot un candidat au suffrage
Universel qui ferait l’unanimité ?
Aucun ! On connaît trop bien les superfluités
De ces présomptueux au fallacieux langage.
Imaginons parmi cette faune carnassière
La présence d’un chamois descendu des hauteurs
Qui, ayant su échapper à ses prédateurs,
Dirait : « pour s’en sortir, moi, je sais comment faire !».
Fort de son expérience acquise sur le terrain,
Il voudrait nous tirer vers le haut, c’est certain.
Toutefois, les montagnes friandes de silence
Engendrent rarement des champions d’éloquence.
Mais quand on parle vrai, à quoi bon le verbiage,
La pléthore de mots, l’enflure du langage,
Pour décrire un programme. Peu bavard, le chamois
Saurait être concis, sans donner de la voix.
Or, il existe vraiment ce réservé chamois
Qui pendant des années a géré la Savoie
Avant d’être ministre, puis un haut commissaire
Européen d’une persévérence légendaire.
Les fauves sortis des bois sont déjà aux abois.
Nul doute qu’à son encontre, ils vont être féroces
Se gausser de son élocution peu véloce
Le déstabiliser, se montrer discourtois.
Ses pires agresseurs seront de son parti
Jusque-là connu pour être aimé des nantis,
Mais la gauche qui oublie ses idéaux souvent
Fera tout pour disqualifier cet opposant.
Avec tant d’ennemis en vérité, je crois
Qu’il n’a aucune chance d’atteindre les électeurs
Sauf si, lassés des inamovibles péroreurs,
De jeunes Républicains votent pour ce chamois.
JB