Hier matin temps maussade ( Après la pub intruse)
Une lumineuse métamorphose
Le temps n’est pas clair, constatais-je en m’éveillant
J’allume la radio dans l’espoir qu’elle m’éclaire
Mais ni l’Afghanistan ni le passe sanitaire
Qui occupent les ondes ne me rendent clairvoyant.
Moi-même, dans cette grisaille, je me sens vasouillard.
Je sirote mon café puis, d’un pas incertain,
Je sors de la maison, marche vers les remparts
Et bifurque ver la plage, comme tous les matins.
Il est encore très tôt et il n’y a personne,
Les touristes roupillent et le goéland râle
Pour rameuter sa troupe paresseuse qui bougonne
Et ne prend son envol qu’avec beaucoup de mal
Hier la mer était aussi douce que de la soie
Et, nageant sans effort, j’accomplis le parcours
Que je m’impose au petit matin, chaque jour.
Aujourd’hui, elle est visqueuse comme de la poix.
Des nuées fuligineuses encombrent un ciel
Nous menaçant d’une imminente pluie torrentielle
Des vagues pernicieuses qui connaissent ma brasse
Attendent que j’inspire pour me faire boire la tasse.
Tels des rideaux, les cumulus se sont ouverts
Et un soleil souverain s’installe sans façon.
Sous l’eau devenue verte des milliers de poissons
Dansent tout autour de moi comme si j’étais leur mère.
Toutes mes pensées moroses ont été balayées
Je suis en cet instant, frivole, émoustillé,
Tel un gros dauphin nageant joyeusement
Au milieu d’une escorte aux vifs frétillements…
Viva ! JB