Il n’y a aucune gloriole à tirer des guerres (après la pub omniprésente)
Le novembre des morts
Le onze novembre est un jour qui ne s’oublie pas
Dix millions de tués, quel monstrueux amas
De jeunes, victimes de nos massacres arbitraires,
Qui ont en Europe rempli les cimetières.
Les anciens jubilaient : « Oui, c’est la der des ders ! »
Il n’y aura plus jamais de vésanies guerrières
Ont-ils cru quand fut enfin signé l’armistice
Après quatre longues années d’horreur et de supplices.
On a créé pour pallier ces aberrations
Un pare-feu nommé « Société des Nations »
Hélas trente ans plus tard un dénommé Hitler
Remit tous les peuples sur le sentier de la guerre.
Quarante-cinq millions de morts au bas mot
Un record dont il ne put d’enorgueillir
Car, in fine, il dut lui même faire le grand saut
Et rejoindre tous ceux qu’il avait fait mourir.
Cette semaine, dans un synchronisme magistral,
On est allé fleurir la tombe du général
Qui sauva l’honneur d’une France à genoux
A l’aide d’âmes vaillantes qui la remirent debout.
Et dans un illusoire élan unitarien
On célèbre la mort d'un très vieux résistant
Qui parvint à atteindre l’âge de cent un ans
Et va être inhumé sur le mont Valérien.
Que dire de ces élus simulant l’affliction
Alors qu’ils ne pensent qu’à leur réélection
Ou, pour les plus ambitieux, à la présidence ?
Qu’ils n’incarnent pas les idéaux de la France !
C’est à des gens comme eux qu’on doit tant de détresse,
Ces guerres meurtrières qui plongèrent nos nations
Dans la désespérance et la déréliction.
Celui qui aimait la paix s’appelait Jean Jaurès.
Et on l’a tué pour ça !
Alors pas de viva…
JB