Se souvenir du passé pour mieux voir devant soi (après cette collante pub)
De mon temps…
Je ne me reconnais pas vraiment dans ces vieux
Qui rabâchent à loisir : « De mon temps c’était mieux »
Enfant, déjà, ces nostalgies pleines de tristesse
M’étaient confiées par ceux qui pleuraient leur jeunesse.
Etait-ce mieux pour le père Revol et son pilon
Qui faisait toc ! toc ! toc ! en passant dans nos rues ?
Il le pensait vraiment mais bon sang qui l’eût cru,
Lui, le seul survivant de tout un bataillon ?
Etait-ce mieux pour tous ces poilus fracassés
Qui avaient soit un bras, soit une jambe en moins
Et qui dans les bistrots s’attablaient néanmoins
Pour boire des canons et revivre le passé ?
Etait-ce mieux pour le père Richard, ce paysan
Qui dès l’enfance connut une vie misérable
Où, pour avoir moins froid, on dormait dans l’étable
Et où lui même mourut d’usure à quarante ans ?
Etait-ce mieux pour nous les anciens d’aujourd’hui
Qui étant des gamins sous l’occupation
Avons connu les rafles, subi les restrictions
Et craint les « collabos » qui dénonçaient autrui ?
Non, non, et non ! Ce n’était pas mieux naguère
Où tant d’humains furent décimés par tant de guerres
Ou des maladies qu’on ne savait pas guérir.
Voyons les faits en face et cessons de gémir.
Je ne voudrais pas être un jeune aujourd’hui
Confronté, par nos erreurs, aux risques inouïs
D’une planète en proie à des fureurs terrifiques
Provoquées par le réchauffement climatique.
Si j’avais dix-huit ans je rejoindrais Greta
Et tous ceux qui comme elle ne croient plus aux quotas
Que décrètent les palabreurs de la politique.
A chaque COP avec une duplicité tragique.
Parce que je ne suis plus jeune, j’ai en souvenir
Les horreurs d’un passé riche de tant de carnages.
C’est pourquoi je soutiens ceux qui avec courage
S’opposent aux leaders qui obèrent leur avenir.
VIVA !
JB