La mort d'un prophète (Après un pub malvenue)
L’envol du colibri
Le père des colibris a fait son vol final
Vers ce monde céleste, ce désert sidéral
Que tant d’humains contemplent avec vénération
Tout en souillant la terre de leurs pollutions.
Lui, né dans le désert, se contentait de peu
La Terre, il l’aimait comme on aime une mère
Sa surexploitation le mettait en colère
Car elle produisait des effets calamiteux
Ce grand précurseur de l’agro-écologie
Aurait aimé nous apprendre à être frugal
A négliger l’argent et toutes les gabegies
Qui font prospérer les tenants du capital.
Ayant constaté ses funestes résultats
Le mot « croissance » le mettait dans tous ses états
Tandis que lui plaisait celui de « tolérance »
Que certains politiciens frappent d’obsolescence.
Et pourtant ils vont tous le pleurer ce prophète
Qui, ne les voyant porteurs d’aucun avenir,
En semeur d’idée éparpillait dans les têtes
Des germes de conscience qu’il voulait voir mûrir.
Regardez les verser leurs larmes de crocodile
Ceux qui croient pouvoir trôner sous les lambris
Des palais républicains. Des pleurs bien moins futiles
Couleront sur la tombe du père des colibris.
JB