Au diable nos petites misères ( glissez sur la pub)
Des douleurs mais pas de remord.
Eh oui, je vous l’avoue, ma hanche batifole
Et moi qui marchais droit, je marche de traviole.
Eh oui, ma macula, chaque jour, dégénère
Et quand je ne vois pas flou, je vois de travers.
Mes oreilles lacérées par la stridence des balles,
Quand j’étais bien plus jeune, n’entendent presque que dalle
Et mon dos qui portait des fardeaux pondéreux
Est aujourd’hui perclus d’arthrose et douloureux.
Au diable ces jérémiades de vieillard cacochyme !
En te plaignant de la sorte tu te mésestimes.
Si ta vue s’estompe c’est qu’elle a été usée
Par les aveuglements dont tu as abusé
Ces quêtes de gloriole dans des guerres atroces
Que tu filmais un peu comme on filme une noce
Avant que l’âge t’ayant rendu un peu plus sage
Ne t’incite à filtrer les clameurs des carnages.
Ma conscience a raison, j’ai vécu sans compter
Et aujourd’hui je paie cette prodigalité.
Oui, qu’importent toutes ces misères de la vieillesse
Quand on est détenteur d’éclatantes richesses.
Mon cerveau est plein à craquer de souvenirs
Glanés de par le monde qui brillent comme de l’or.
Que m’inspirerait ma vie au moment de mourir
En n’ayant rien risqué, si ce n’est du remords ?
Vivent donc les douleurs. Je ne me plaindrai plus
Et revivrai du passé les plus belles images
Sans jamais m’attarder sur mes peines superflues
Qui s’éteindront d’un coup durant le Grand Passage.
JB
VIVA !