Une réalité que j’espère passagère. ( glissez sur la pub)
La chasse aux cannes anglaises
Pénibles sont mes nuits que tenaille un œdème
Niché dans ma cuisse enflée comme un potiron
Quand donc s’adaptera cette hanche en téflon
Qui tarde, me semble-t-il, à me dire « je t’aime ».
« Ça va le faire », me rassure le chirurgien
Qui opère plus de cinq cent cinquante hanches par an.
Néanmoins chaque cas diffère, on le sait bien.
Pour certains, ça va vite. Pour d’autres c’est plus lent.
Si en plus Omicron vient mettre son grain de sel
Rien d’étonnant à ce que mon corps se rebelle.
Je marche comme un podagre grimaçant de douleur
Entre deux cannes anglaises qui jouent à me faire peur.
Elles n’obéissent pas, m’obligent à des courbettes
Pour les ramasser quand elles s’échappent de mes mains.
Dès que je m’en sépare, elles n’en font qu’à leur tête
Et semblent se cacher dans les moindres recoins.
Vingt Dieu ! Où sont-elles donc ces cannes facétieuses ?
Là où je les ai posées, bien sûr, à deux pas.
Je sais qu’elles sont là, immobiles, silencieuses,
Qui me crèvent les yeux mais je ne les vois pas.
Tel est mon quotidien, la chasse aux cannes anglaises
Plus dures à débusquer qu’une flâneuse dans les bois
Abattue par une Diane chasseresse française
De seize ans qui crut tuer une bête aux abois.
Eureka ! Elles sont là tout près du canapé
Je claudique jusqu'à elles pour les attraper
Puis bien calé je rejoins mon lit prudemment
Pour y attendre que s’apaisent mes élancements.
Eh ! Eh ! Viva quand même ! JB