A mort le tyran ! (Glissez sur la pub)
Gloire aux héros
Méfions nous des manichéismes indigents.
Evitons d’adhérer à ce genre de slogan ;
« Les Ukrainien sont les bons, les Russes les méchants ».
Pour moi, il y a des héros dans les deux camps.
Héros ces soldats qui guettent les envahisseurs
Sans avoir jusque là combattu d’ennemis.
Leur cœur bat la chamade. Beaucoup d’entre eux ont peur,
Mais par bonheur ils se sont trouvés des amis.
Héros ceux qui comme eux ont rallié les mairies
Mus par une seule idée : défendre la patrie,
Des filles et garçons ignorant tout des armes
Qui vont en prendre une en retenant leurs larmes.
Héros ceux qui, tapis derrière les barricades
Ou les fenêtres, attendent l’approche des chars d’assaut.
Leurs cocktails Molotov les atteindront peut être
Mais des balles mortelles transperceront leur peau.
Héros aussi les Russes qui défient le régime
Et osent manifester, chez eux, contre Poutine.
La police les traque, le système les opprime.
On ne le sait pas trop. Tout se fait en sourdine.
Les médias sont muselés, les fonctionnaires aux ordres.
Le dictateur ne tolère pas le moindre désordre.
Néanmoins les rumeurs qui filtrent aux frontières,
Laissent penser que cette guerre est loin d’être populaire.
Sous Gorbatchev une éphémère lueur d’espoir
Fit rêvasser les Russes, puis retomba le noir
Des affairistes et des véreux apparatchiks
Qui gangrenèrent toute l’Union Soviétique.
Ne diabolisons pas ce peuple qui me chagrine
Et souffre d’être malheureusement retombé
Sous la coupe d’un ex officier du KGB
Qui se prend à la fois pour le tzar et Staline.
Or, si le Tzar était un roi de droit divin
Et Staline le Golem d’une laïque doctrine,
C’est un système pourri aux relents de purin
Qui, à l’épigone, a permis de prendre racine.
L’Ukraine est comme ce prince qui, face au roi boiteux,
Ayant dit à ses nobles : « boitez tous, je le veux ! »
N’en fit rien et lâcha au monarque stupéfié :
« Si je marche droit c’est que je boîte des deux pieds » !
Héros le président et le maire de Kiev
Elus d'une Nation qui vaillamment se soulève
Contre le mégalomane au meurtrier courroux
N’aimant les peuples que lorsqu’il les met à genoux.
A mort le tyran !
JB