Ma pensée du jour. ( glissez sur la pub)
Un Attila moins barbare que Poutine.
En téléphonant à Poutine, vraiment, croit-on
Qu’on pourra, par des mots, lui faire entendre raison ?
J’en doute et pourtant j’aimerais croire que ça marche
Que le dialogue avec lui, est une bonne démarche.
Mais encore faudrait-il que ce Russe entêté
Ait avec nous un minimum d’affinité.
Or, très formaté par l’Union Soviétique
Ne restons-nous pas son ennemi historique?
Pourquoi quand je l’évoque, pensé-je à Attila ?
Où il passait, dit-on, l’herbe ne repoussait pas,
A en croire, bien sûr, les mauvais historiens
Qui par ce slogan niait un mythique destin,
Plus glorieux que celui du maître du Kremlin.
Le futur roi des Huns en tant que prince otage
Fut élevé à Varenne dès son plus jeune âge
Et Rome lui enseigna le grec et le latin.
Il connut Aetius qui, jeune, fut son copain
Dans la quiète ambiance des gymnases romains.
Les deux hommes auront un futur hors du commun,
L’un comme patrice de Rome, l’autre comme roi des Huns.
Attila régna sur un vaste empire mouvant
Qui, entre autres, englobait l’Ukraine et la Hongrie
Il harcelait souvent l’Empire romain d’Orient
Mais semblait épargner son jumeau d’Occident.
En quatre cent cinquante et un, la Gaule fracturée
En plusieurs endroits par des hordes germaniques
L’attira comme un fauve à l’heure de la curée.
Aetius l’arrêta aux champs catalauniques
Etrange les deux armées de ces amis d’enfance.
Elles comptaient peu de Huns et fort peu de Romains
Mais des Goths, des Burgondes, des Francs ou des Alains,
Des barbares belliqueux liés par allégeance.
Cette prétendue victoire n’était que du pipeau
Dès les premiers chocs Attila, rompant les chiens,
Par le Brenner, il rallia la plaine du Pô,
Attendit Aetius, le battit bel et bien.
Il campa à Mantoue. Rome était à ses pieds
Ses ferrailleurs piaffaient, affamés de pillage
C’est alors que survint le pape Léon premier
Et une suite désarmée d’importants personnages.
Sous sa tente le nomade accueillit le Saint Père
Ils parlèrent. Longtemps ? On ne sait toujours pas
Ce qu’ils ont dû se dire, mais je crois qu’Attila
Ne put se résoudre à razzier l’Alma Mater
Le Hun qui de grec et de latin fut nourri
Regagna avec ses hordes les steppes de Hongrie
Laissant Rome déjà proche d’une lente agonie
Vivre dans le chaos ses dernières décennies.
Elevé dans la haine du monde capitaliste
Poutine le combattit par les pires moyens
Quand il était espion de l’Union Soviétique
Un métier qu’il aima et qu’il pratiqua bien.
Lorsque l’empire stalinien craqua de toutes parts
Il sut bien se placer, prendre un nouveau départ
Dans les sphères corrompues et y préparer l’heure
Où il s’imposerait en tant que dictateur.
Et oui, la Russie ne peut plus être un modèle
Même si sous Staline elle ne l’était déjà plus
L’Union Soviétique plaidait encore pour elle
Le pire est advenu quand elle a disparu.
Cette fédération est une grosse arnaque
Elle a enfanté une flopée d’oligarques,
D’ex cadres qui ont fait main basse sur les biens publics
Et qui affichent sans vergogne leurs fortunes iniques
Poutine est leur chef, lui même est milliardaire
Comme traitre au socialisme on ne fait pas mieux
Il règne sur un capitalisme autoritaire
Tel son ami chinois issu du même milieu.
Et les possédants de nos vieilles démocraties
Qui au début avec eux ont tous sous-traité
Pour accroitre leurs marges, commencent à regretter
L’époque où eux seuls avaient la suprématie.
Attila n’était pas qu’un barbare sanguinaire
Un Hun venu des steppes que Rome a éduqué
Bien qu’il l’ait par la suite, sans remords, attaqué.
Il ne put se résoudre à violenter sa mère.
Elle n’eut pas cette chance la patrie des prolétaires
Trahie par un parti d’apparatchiks vénaux
Qui très vite oublièrent les nobles idéaux
D’une démocratie qui se voulait populaire.
Que de dévoiements scandaleux, que d’impostures
Ont permis l’existence d’horribles dictatures.
Elles étaient soviétiques, les voici compradores
Affichant des cruautés de conquistadors.
Même si le dicton a démenti cela
L’herbe a repoussé sous les galops d’Attila
Tandis que partout où Poutine veut prendre place
Les villes tombent en ruines et la liberté trépasse.
Jean Bertolino