Ce poème ne plaira pas forcément à tout le monde. Que les mécontents me pardonnent. Je ne suis personnellement en guerre contre personne. Pacem in terris.(glissez sur la pub)
Y en a marre des sauveurs suprêmes !.
Quand au premier tour j’ai voté Fabien Roussel
Je me suis fait, par eux, remonter les bretelles
Eux, ce sont des insoumis de mon entourage
Qui pensaient que Roussel leur chipait des suffrages
« Sans sa candidature et ses flatteurs discours
Qui nous fauchèrent, au moins, deux pour cent d’électeurs
Nous eussions sans problème passé le premier tour
Et du second, Mélenchon eût été vainqueur ».
Ce calcul ambigu des fervents laudateurs
Du tribun qui croit incarner la République
Valut au candidat communiste des rancœurs
Qui s’oublient devant les intérêts stratégiques.
Mélenchon maintenant se voit premier ministre
Il le clame haut et fort pour bien qu’on l’enregistre
Celant les griefs qu’il ressent à leur égard
Il offre aux communistes, du gâteau, quelques parts
Les parts, ce sont, bien sûr, les circonscriptions
Qui permettent d’accéder à la députation.
Ses propres reproches Roussel les a vite oubliés
Et après marchandage s’est, lui aussi, rallié
Je ne voterai pas pour ce commun programme
Car je me méfie des postures et des paroles
Du pontifiant tribun ou de son hologramme
Aucun sauveur suprême ne peut être mon idole.
Or c’est un populisme de gauche qu’il pratique
Au cours de ses meetings, quelque fois parfumés
Comme s’il ne voulait pas que nous puissions humer
Dans ses propos vengeurs des relents despotiques.
Et pourtant son programme avait tout pour me plaire
Il est hélas promu par trop de doctrinaires
Peu ouverts au dialogue, à la pluralité,
Qui croient à eux seuls détenir la vérité.
Si le sieur Mélenchon, comme le fit Makhno (1)
Refusant d’occuper le poste le plus haut,
N’avait voulu être qu’un insoumis ordinaire
Sans grade, sans prétention, j’eusse été solidaire.
JB
(1) Cosaque zaporogue, fondateur de l'Armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne, qui, après la révolution d’octobre et jusqu'en 1921, combat à la fois les « Armées blanches » tsaristes contre-révolutionnaires et l'Armée rouge bolchévique.