La déraison des plus forts

 Ma question du jour. (Glissez sur la pub)

La déraison des plus forts.

Il l’a souvent écrit, pardonnez le vieux druide

S’il vous redit ce jour que, collectivement,

Des mammifères on est l’espèce la plus stupide 

Bien qu’exceptionnelle, individuellement.

Ecriture, sculpture, peinture et architecture

Musique, mathématique, physique et chimie

Ciel ! Que de beaux cerveaux ont rayonné parmi

Cette humanité profondément immature

Or, sur notre planète, leur nombre trop dérisoire

N’éclaire qu’en surface les mœurs et les pensées,

S’ils ont permis des progrès technique insensés

Ils n’ont en rien changé notre façon de voir,

Et de nous comporter. Sapiens, le prédateur

Suprême, qui n’épargne même pas ses semblables

Rêve de perfection mais en est incapable  

Tant il est convaincu d’être déjà le meilleur.

Et la loi du plus fort continue ses ravages,

Reîtres et financiers ont le monde en partage

Par les bombes ou l’argent, ils distillent l’effroi

Et trouvent des laquais pour imposer leurs lois.

Que ne suis-je un loup non assoiffé de sang

Qui ne dévorerait pas l’agneau innocent,

Un vieux loup solitaire sans haine et sans rancune

Qui hurlerait sa peine les nuits de pleine lune ?

Que ne puis-je de mon cri réveiller les humains 

Qui ont peur et n’osent pas prendre un autre chemin

Même s’ils savent qu’ils avancent droit vers un précipice 

Où les conduisent tous les meneurs et leurs complices ?

Que ne suis-je ce héron au long bec, jadis fier, 

Emmanché d’un long cou qui côtoie une rivière

Où l’onde transparente n’est plus qu’un souvenir

Perdurant dans quelques flaques en train de croupir ?

Sans même un limaçon pour apaiser ma faim

Je rêve de l’époque où mon aïeul peu malin

Jugeait tanches et goujons grouillant dans l’onde claire

Comme un menu fretin ne pouvant lui complaire.

Que ne suis-je abeille, fourmi ou ver de terre

Cigale, biche, élan ? Comme le loup qui pleure,

Comme le héron étique qui se désespère,

Je crierais "arrêtez !  mon espèce se meurt"

Hélas, la surdité des hommes est dramatique

Et leur aveuglement proprement terrifique.

Pourquoi, avec autant d’artistes et de savants 

Sont-ils en tant qu’espèce les plus nuls des vivants ?

Récurrente question… Viva !

JB