Un rêve est passé
Il fut le plus jeune député de France, naguère
Il est le plus vieux premier ministre aujourd’hui
Entre temps s’est déroulé toute une carrière
Qu’il a fort bien conduite, sans faire trop de bruit.
J’aurais aimé qu’un socialiste authentique
Soit le pilote du prochain gouvernement
Il en existait un mais la gauche dogmatique
Aurait bloqué d’emblée son fonctionnement.
Ses membres crient qu’on leur a volé l’élection
Ils voulaient le pouvoir, tout le pouvoir, c’est clair,
Comme le laissait entendre le sieur Mélenchon
D’un ton de vainqueur qui se croit majoritaire.
Ce n’était pas le cas et la grive Caseneuve
Ayant été boudée, les bruyants galavards
Doivent se contenter d’un merle savoyard
A la peau rude qui mettra leurs crocs à l’épreuve
Les jeux paralympiques maintenant achevés,
Les Français séduits par ces rencontres fraternelles
Redoutent d’être à nouveau plongés dans les querelles
D’un monde politique qui ne les fait plus rêver
Or preuve a été faite que notre nation
Aspire à une autre forme de révolution
Où la sportivité serait dans tous les cœurs
Et l’intérêt commun la première des valeurs.
Oui, ces jeux nous ont tous emballés mais hélas
Maintenant qu’ils sont terminés, le rêve s’efface…
On est encore séduit par des flashs éphémères
Et des larmes de regrets luisent sous nos paupières.
Ces émois collectifs qui nous furent prodigués
On les doit, en partie, à Tony Estanguet.
Ce que cet ex-champion a su réaliser
Mériterait qu’on l’installe à l’Élysée
« Estanguet Président » ! scandaient des fans heureux
Qui, de l’actuel, exprimaient leur désaveu
Mais Estanguet est, je crois, bien trop authentique
Pour pagayer dans l’eau trouble de la politique.
VIVA ! JB