De mon temps…
De mon temps c’était mieux
Disaient jadis les vieux.
C’est certain que je peine
A priser cette rengaine
Car, je l’avoue, je n’ose
Penser la même chose
De crainte qu’on se moque
Et me traite de vieux chnok !
L’Occupation, ma foi,
Ce n’était pas la joie,
Les restrictions non plus
Mais on y a survécu.
C’est à l’orphelinat
Pire qu’un pensionnat
Qu’un jour de grand cafard
J’ai rencontré Villard.
Cet ami de misère
A la fin de la guerre,
Et moi un peu avant,
Revint chez ses parents.
Ah ! La libération !
Partout quelle émotion !
On changeait de chapitre.
Sur les mêmes pupitres
De l’école communale,
Tel un duo féal,
Lié par le hasard
Siégeaient moi et Villard.
Mon jeune frère Henri
Etait là, bien vivant..
Hélas, la mort l'a pris
Il y a bien longtemps...
Certes, nous n’étions pas riches
Mais même pas malheureux,
Alors oui, je m’en fiche
De passer pour un vieux!
Quand je vois les images,
De jeunes hommes fougueux
Qui me restent de cet âge
Je m’écris sans ambages
De mon temps, c’était mieux !
Viva ! JB