Le poème du confiné nostalgique
( Après cette pub imposées)
Le vieux Narcisse
Est-ce que j’écris pour moi et surtout dans quel but ?
Si j’écris pour moi seul, peu me chaut d’être lu
Mais si j’écris pour être lu que puis-je rédiger
Pour si possible plaire et ne pas affliger ?
Nous sommes si différents ! Je ne vois pas comment
Je puis élaborer un point de ralliement
Qui vous attirerait tous, comme un lampadaire
Attire les moustiques avec sa lumière.
Durant les cours de journalisme nos professeurs
Nous rabâchaient que notre cible était le lecteur
Et qu’en quelques lignes il nous faudrait l’accrocher
Puis durant tout l’article ne jamais le lâcher.
Cela faisait penser à une partie de pêche
Où notre plume n’était qu’un banal hameçon
Destiné à ferrer les gens comme des poissons.
A ce jeu, comme on dit, je devins une flèche.
Je sus trouver les mots qui tenaient en haleine
Et créais des suspenses quand il n’y en avait pas.
De stratégies factices ma besace était pleine
Jusqu’au jour où je rejetais tous ces appâts.
Durant mes reportages j’ai vu tant de méfaits
Qu’il m’était inutile de forcer le trait.
Au Vietnam m’est venu le langage du cœur
Qui sait dans des yeux secs faire poindre des pleurs.
Et délaissant toutes les règles qu’on m’avait apprises
J’ai suivi ce que me dictaient mes sentiments.
D’accrocher le lecteur n’était donc plus de mise.
De l’intéresser, oui ! Et j’en fis le serment.
Aujourd’hui j’aimerais bien atteindre ce but
Mais l’impact que j’avais, c’est clair, je ne l’ai plus
Alors j’écris pour moi mais espère en secret
Des « like » qui rassurent et quelques cœurs discrets.
Viva !
JB