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Au début de la guerre, de Gaulle eut bien du mal à se faire reconnaître comme représentant de la France libre par les Anglo-saxons. Churchill, mis devant le fait accompli par l’arrivée intempestive du général à Londres, le fit d’abord du bout des lèvres. Quant au président des États-Unis Roosevelt, il était, lui, carrément hostile à cet officier fugitif sorti d’on ne sait où. Il songeait même à traiter la France - en raison de son gouvernement collaborationniste - comme un pays ennemi après la victoire. C’est sans doute l’une des raisons qui poussera l’aviation américaine à déverser sur nos villes des tapis de bombes. Elle en rasera plus d’une en Normandie et fera dix fois plus de morts parmi les civils que chez les Allemands, alors que la RAF, la Royal Air Force britannique, qui comptait dans ses rangs des pilotes venus de toute l’Europe occupée et de France, attaquera en rase-mottes les cibles nazies, limitant ainsi au maximum les dégâts collatéraux.

En 1942, la position du général de Gaulle à Londres était donc des plus précaires et c’est pourquoi il songea à ne pas se placer totalement sous l’aile écrasante des Anglo-Américains et à se rapprocher de l’Union Soviétique dont les troupes, pour l’heure, reculaient devant les furieux assauts des panzers nazis. Malgré les déboires militaires qu’elle était en train de subir, il pressentait qu’elle serait un acteur déterminant dans l’issue de cette conflagration mondiale. Il connaissait bien l’histoire le grand Charles et se souvenait de la stratégie de Koutouzov qui consistait à reculer devant l’ennemi pour mieux le contre-attaquer une fois que celui-ci, trop éloigné de ses bases arrières, ne pourrait espérer des renforts.

Hommage aux héros de Normandie-Niémen.Hommage aux héros de Normandie-Niémen.

Le colonel Charles Luguet, ex attaché de l’air du gouvernement de Vichy à Moscou, après la rupture du pacte germano-soviétique du 22 juin 1941 avait rallié la France libre à Londres. À son instigation, de Gaulle entama des pourparlers avec les Soviétiques afin qu’une escadrille d’aviateurs français soit autorisée à aller combattre sur le front de l’est. Venus du Liban, 60 militaires français, tous volontaires, avec à leur tête le jeune et brillant commandant Jean Tulasne, arrivèrent en novembre 1942 sur la base d’Ivanovo, à 250 km au nord-est de Moscou. Ils furent rattachés au 18ème régiment d’aviation soviétique. Rapidement, un véritable esprit de camaraderie s’établit entre les aviateurs russes et français : une amitié qui est parfois allée jusqu’au sacrifice suprême. Ainsi, en 1944, Après que l’ennemi eut touché son Yak, ordre fut donné au pilote Maurice de Seynes de sauter. Mais son mécanicien n’ayant pas de parachute, il refusa de l’abandonner. Il mourut avec lui après avoir en vain tenté de redresser l’appareil.

Avec plus de 5000 sorties et 869 combats, l’escadrille "Normandie Niémen" totalisa 273 victoires homologuées, 37 probables. Quarante six pilotes furent abattus ou disparurent sur la centaine qui a successivement fait partie de ses rangs. Cité onze fois, le « Normandie Niémen » a été décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de la Libération, de la Médaille militaire, de la Croix de guerre avec six palmes, ainsi que des ordres soviétiques du Drapeau rouge et d’Alexandre Nevski. Contrairement à nos dirigeants, les Russes n’ont pas oublié l’héroïque épopée de ces pilotes français venus se battre à leurs côtés contre la barbarie nazie. Ni Sarkozy ni Hollande, ne se sont rendu à Moscou, ne serait-ce que pour ne pas laisser Poutine honorer seul  leur mémoire. Macron le fera-t-il ??????????

Hommage aux héros de Normandie-Niémen.Hommage aux héros de Normandie-Niémen.Hommage aux héros de Normandie-Niémen.
Hommage aux héros de Normandie-Niémen.
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