La pensée du jour
Le droit à la paresse. ( après l'intrusion non souhaitée de la pub)
Le gendre de Karl Marx était un visionnaire.
Relisant des passages du « droit à la paresse »
J’ai ressenti en moi poindre de l’allégresse.
Pour Lafargue le travail devait être auxiliaire,
Limité à trois heures par jour seulement
Pour permettre l’accès aux divertissements.
Même l’auteur du Capital s’avéra offusqué
Par cette idée qui avait, c’est vrai, de quoi choquer
En ce temps de révolution industrielle
Où le travail était hautement considéré
Défendu avec zèle par pasteurs et curés
Et encensé par les élites intellectuelles.
Il était contrariant ce gendre original
Osant envisager la paresse comme un dû.
Aujourd’hui ce grand rêve s’est quelque part perdu
Et l’on vit sous la coupe du grand capital.
Avec l’appui d’experts dans les insurrections,
D’élus intéressés, de juges obéissants
Il combat toutes formes d’émancipation
Et dans le monde fait couler beaucoup de sang.
Il y eut au Chili volte-face exemplaire
Où de vieux ouvriers et où de vieux mineurs
Par tous leurs camarades furent élus directeurs,
Où les Indiens jadis expulsés de leurs terres
En masse descendirent de la Cordillère
Pour chasser les colons qui les avaient spoliés.
Dans les campagnes, châtelains et grands propriétaires
Durent céder des parcelles à tous leurs journaliers.
Sans armes et sans terreur une révolution
Redistribuait à tous les biens de la nation
Parce que des citoyens avaient eu le courage
De mettre en pratique leurs idées de partage.
C’étaient des socialistes, pas des clowns de tribune
Comme ceux de chez nous qui promettent la lune
Puis dès qu’ils sont élus oublient ce qu’ils ont dit,
Et se montrent tels qu’ils sont, démagogues, peu hardis.
Grisés par un pouvoir qu’en fait ils n’ont pas pris –
Le laissant à ceux qui contrôlent la finance –
Mais honorés en tant qu’emblème de la patrie,
Ils s’accommodent de cette fausse gouvernance.
Salvador Allende, lui, crut à sa mission
Paysans, ouvriers stimulèrent ses actions.
Wall-Street en prit ombrage mais tous les agioteurs,
Ont dans leurs réserves bon nombre de dictateurs.
Prêts à être activés si les affaires vont mal
Et qu’est mis en péril le monde « libéral ».
Le Président Allende il y a cinquante ans
A fait vivre aux Chiliens des moments exaltants.
Il mourut en héros, avec l’arme à la main
Quand Pinochet, le cerbère des puissants survint
Et massacra le peuple, comme Thiers la Commune,
Tandis que les nantis retrouvaient leur fortune.
Je reviens à Lafargue et son idée ne cesse
De me hanter depuis qu’on glose sur les retraites.
1% de voraces règnent sur notre planète
Et lui arrachent sans vergogne toutes ses richesses
Ils pourraient aisément s’ils se mettaient d’accord,
Supprimer la misère, créer bonheur et liesse.
Donc, si sur les retraites, ça tergiverse encore
Putain, qu’on se l’arroge ce droit à la paresse !
Vivaaa
JB