Hier nous sommes allés nous promener près du quai des milliardaires et ce matin j’ai écrit ceci… « Après l’intrusion de la pub »
Les Hypocrites
Ne pas croire qu’à Antibes j’oublie le reste du monde.
Il suffit que j’aille sur le quai des milliardaires.
Cela me prend à peine une poignée de secondes
Et je peux voir les yachts des gavés de la terre.
Ils sont Saoudiens, Qataris, Russes et j’en passe:
Princes orgueilleux du Golfe, puants d’hypocrisie,
Ex apparatchiks issus de la lutte des classes
Et qui subitement furent frappés d’amnésie.
Il manque les Chinois, ils ne vont pas tarder
Ces anciens gardes rouges qui chassaient en cortège
Au nom d’un maoïsme quelque peu galvaudé
L’élite du pays et ses faux privilèges.
Ces adeptes de la permanente révolution
Sont aujourd’hui devenus les pires exploiteurs.
Ils n’ont aucun principe, sous-payent leurs travailleurs
Et s’affichent en public avec ostentation.
Du stalino-maoïsme sont nés ces cousus d’or
Et les autocrates qui encouragent leur essor
Sont en train de se muer en dictateurs à vie.
L’un d’eux a même déjà créé une dynastie.
De notre « monde libre » on savait presque tout,
Notamment qu’il n’était libre qu’en apparence
Qu’il dépendait des bourses et donc de la finance,
Mais le monde communiste nous aveuglait beaucoup.
Quand jeunes on rêvait à la venue du grand soir
C’est en lui qu’on avait placé tous nos espoirs
On scrutait du coté de Moscou ou Pékin
Qui, du capitalisme, sonnerait le tocsin.
Aujourd’hui, c’est sûr, on sent monter la colère
Quand on voit ces pays surpasser l’Occident
En nombre sans cesse croissant de nouveaux milliardaires
Qui nous rappellent nos juvéniles aveuglements.
Mais les pires d’entre eux, cibles de ma diatribe –
J’y reviens parce qu’ils stationnent souvent à Antibes –
Sont ces émirs du Golfe, des fourbes de première
Qui subventionnent l'islamisme le plus sectaire.
Ici, dans leurs yachts ils adorent les transgressions
Et donnent libre cours à toutes leurs passions
Boivent, fument, festoient, à l’abri des regards
Car un bon wahhabite ne peut être un fêtard.
Au pays ils sont tous des justiciers sévères
Gare à leurs sujets qui bravent les interdits
Impitoyablement le bourreau les châtie
Là-bas ces altesses se montrent très austères,
Mangent d’un bon appétit mais ne boivent que de l’eau
Et pour affirmer leur puissance souveraine,
Les « Saoud » bombardent et affament le Yémen,
Ce pays qui refuse d’être un de leurs vassaux.
La France qui fournit des armes aux agresseurs
Ferme les yeux sur ce « crime contre l’humanité »
Son intérêt l’aveugle et souille les valeurs
Qu’elle ose encore prétendre faire respecter.
Du chemin des saleurs qui surplombe le quai
Des maudits milliardaires je me vois dans un rêve
Avec un lance roquette faisant office de glaive
Tirer sur ces émirs, leur fermer le caquet.
Viva !
JB