Une ballade en Italie après une bonne heure de nage. (Après la pub violeuse d'espace )
"Long comme un jour sans pain."
Le spleen ne s’explique pas. Il était sans raison.
Dès que j’ai ouvert les yeux, très tôt hier matin
J’ai eu le sentiment que ce jour serait long,
Je plagie ma grand mère : « long comme un jour sans pain »
Elle le disait avec cet accent provençal
Qu’elle avait emmené avec elle en Savoie
J’ai toujours dans la tète sa belle et douce voix
Nous récitant des vers de Frédéric Mistral.
Eh oui, dans ce monde hyper-approvisionné
Des mélancolies réveillent ma petite enfance
Où le pain quotidien nous était rationné
Et les restrictions une école de tempérance.
Ma tristesse est partie quand a sonné huit heures
Et que sur les remparts le goéland rageur
A battu d’un grand cri le rappel de sa troupe
En retard pour aller pêcher vers la Garoupe.
Je n’avais plus du tout le temps de me complaire
Dans cette nostalgie venue me déranger
Aux aurores car ma voisine qui nage à l’envers
Allait bientôt venir pour m’emmener nager.
Et dans cette eau bleutée, sous l’effet d’un bon vent,
Ces maudites méduses ayant levé le camp
Nous avons parcouru plus d’un bon kilomètre
Avant que je ressente les effets du bien-être.
Ensuite avec Marion, Sarah et Manu,
Je suis allé flâner dans l’ancien Vintimille
Et dans la jeune ville aux belles avenues
Où les senteurs d’Italie flattaient nos papilles.
Et le spleen matinal fut donc vite oublié
La journée ne fut pas longue comme un jour sans pain.
Ma grand-mère a été sagement repliée
Au fond de ma mémoire où elle se trouve bien.
Viva !
JB