Etant cette année à cause de la pandémie privé de Grèce, ce matin j’ai contemplé la mer en pensant à elle… (Après l’intrusion de la pub)
Vaines tentatives
Lucide, Diogène qui cherchait dans les rues d’Athènes
En pleine journée, avec une lanterne éclairée,
L’homme authentique, le pur, disons le phénomène
Et qui, sans grand espoir, a tant et tant erré.
« Dis, Diogène, tu ne l’as toujours pas rencontré
Cet homme idéal que depuis toujours tu guettes ? »
Le raillaient les jeunes Grecs vivant dans la contrée
Qui venaient se gausser du vieil anachorète.
Mais l’ermite urbain loin de les morigéner
Venait leur braquer sa lanterne sous le nez :
« Il n’est pas parmi vous, c’est une certitude »
Grommelait-il, moqueur, selon son habitude.
Alexandre le Grand pensant être l’élu
Que recherchait en vain ce vieil errant bizarre
Vint avec ses diadoques devant la vieille jarre
Gite du SDF qui arpentait les rues.
Ayant avec ses hommes fait de l’ombre au penseur
Il provoqua chez lui un tempétueux réveil.
Diogène soudain privé d’une bienfaisante chaleur
Se redressa et dit : « ôtes-toi de mon soleil » !
S’il était de ce monde, il chercherait encore
Et parlerait aux tyrans avec la même vigueur
Le soleil est à tous faut-il le dire encore
A ceux qui se l’arrogent comme s’il était le leur.
Diogène cherchait un homme qui lui fut semblable
Un homme sans maison, sans argent et sans bien
Vivant comme un ascète, se contentant de rien.
Il ne l'a pas trouvé et c’est bien regrettable.
JB