Le 11 Novembre est passé. Nous sommes le 19. Il a fallu quelques jours pour que ce poème, enfoui dans un des tiroirs de ma mémoire en sorte et revienne me hanter. Il est bon de le faire revivre au moins pour un jour avant qu’il ne s’efface de mes souvenirs.
( laissez glisser la pub qui cherche à vous distraire)
Aux Morts !
Cette célébration m’a toujours indisposé
On va commémorer la fin d’une guerre,
Que menaient des puissants par peuples interposés,
Un massacre de masse presque planétaire.
Dans des châteaux d’époque, de fringants généraux
Déplaçaient des pions sur des cartes d’état-major
En sirotant cognacs, bourgognes ou bordeaux
Et leurs jeux se soldaient par des milliers de morts.
Dans d’immondes tranchées de vaillants capitaines
Haranguaient leurs soldats au moment des assauts
Et ensemble ils couraient vers une fin certaine
Fauchés par la mitraille comme de simples robots.
En avant ! Vorwärts ! Go ! S’entassaient les cadavres,
Des cadavres à gogo. Ça ne suffisait pas !
Loin des champs de bataille dans la paix de leur havre,
Les têtes étoilées orchestraient les trépas.
Et quatre années durant on s’est entretué
Pour les maîtres de forges, ces marchands de canon
Et tous ceux dont ce conflit a accentué
D’une part la fortune, de l’autre le renom.
Les guerres ne sont pas des actions mémorables
Elle laissent dans les peuples des blessures profondes.
L'Allemagne signa l'armistice à Rethondes
Mais revint en 40 avec Hitler à table,
Après un Blitzkrieg qui évita les tranchées,
Pour nous dire que rien n’avait été tranché
En 14-18 malgré son hécatombe,
Et qu’il allait falloir creuser bien d’autres tombes…
Maudites soient les guerres provoquées par les haines
Qui parent de médailles les poitrines des morts
Ou de ceux qui, par chance, sont rentrés à bon port
Sans pouvoir oublier ces tueries inhumaines….
JB