Actu du jour à propos des interventions turques et Russes en Azerbaïdjan et en Arménie. Ce que la presse n’a pas dit.
(Après cette intrusion agaçante)
L’aigle et le plantigrade
Quelle collusion étrange que celle de ces faux potes
Erdogan le tyran et Poutine le despote
Qui s’entendent sur le dos des peuples du Levant,
Des Syriens, Arméniens et Kurdes, évidemment !
« Tu ne touches pas Tartous, (1) et tu me laisses Assad »
Dis le Russe au Turc qui affiche un air maussade
Et aurait bien voulu s’étendre jusqu’à Damas.
Il macère longtemps puis dit de guerre lasse :
« D’accord mais pour, entre nous, éviter toute querelle
Je garde l’Est syrien, écrase les Kurdes rebelles
Puis j’aide l’Azerbaïdjan dans le Haut Karabagh
Tandis que tu te tiens coi dans cette bagarre.
Ainsi les Azéris retrouveront leur terre,
Toi, de l’Arménie tu freineras la colère ».
C’est ce qui s’est passé et qui se passe encore
Mais Poutine hait Erdogan qui lui-même l’abhorre.
L’un, des orthodoxes, se prend pour « l’imperator »
Et l’autre, des Musulmans pour le grand commandeur,
Or cette accointance de deux folies des grandeurs
Se brisera quand l’un se croira le plus fort.
Entre l’aigle turc belliqueux et l’ours russe placide
Lequel saura demeurer patient et lucide ?
Les rapaces se distinguent par leur avidité
A laquelle ils ne savent souvent pas lui résister.
Parfois aveuglé par cette voracité
L’aigle pique sur des proies bien trop lourdes à porter
Et doit les lâcher puis s’enfuir à tire d’aile
Pour éviter cet autre prédateur cruel,
L’ours ! Ce proche voisin, qui sous ses airs bonhommes
Ou sa pataude démarche de dormeur hivernal,
Sait se montrer patient, en efforts économe,
Puis, d’un coup, déployer une force phénoménale.
Mieux vaut laisser dormir l’ombrageux plantigrade
Erdogan mû par un appétit insatiable
A tout intérêt à se montrer raisonnable
S’il ne veut pas, je pense, en prendre pour son grade.
Mais les mégalomanes ne voient pas leurs limites
Et c’est ce qui les entraîne forcément trop loin.
Comme l’aigle des nazis l’aigle des Turcs s’agite
L’ursidé russe le guette, l’attend et ne dit rien !
- Port syrien abritant une base navale russe..
JB