J’ai eu ce sentiment hier au cours de ma sortie autorisée jusqu’au Champ de Mars.
(Glissez sur la pub intrusive)
Les Zombies
Bien avant la covid les sourires étaient rares
Les masques cachent donc toutes les bouches sévères
Des passants qui, hélas n’ont même plus de regard
Tournés vers l’extérieur en quête de lumière.
Les voici zombifiés par un affreux système
Qui aimante leurs yeux sur ses écrans trompeurs
Les hypnotise et, par d’habiles stratagèmes,
Les éloignent d’autrui et du monde extérieur.
Et même lorsqu’ils n’ont pas leur Smartphone sous les yeux
Ils sont inquiets s’il reste trop longtemps silencieux
Dans leur sac ou leur poche. Ils attendent le son clair
D’un SMS et soudain leur regard s’éclaire.
Ils ressortent leur mobile, le fixent d’un œil intense,
Comme s’ils étaient dans l’attente d’une récompense.
Hélas! Ce n’était qu’une banale publicité,
Les voici de nouveau éteints et dépités.
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D’aucuns durant leurs courses entrent en bavardage
Avec leur portable braqué sur les rayonnages
Lequel décide des choix à l’instar d’un pacha
Puis c’est avec l’écran qu’ils payent leurs achats.
Souvent, quand je piétonne au milieu de ces gens,
Aucun ne semble me voir et c’est très dérangeant.
Parfois je crois que l’un d’eux m’adresse la parole
Non ! C’est pour son Smartphone qu’il a ce ton frivole.
Mon « moi » en prend un coup. Suis-je donc transparent
Au point qu’aucun regard ne vienne croiser le mien ?
Où sont-ce eux qui, l’esprit absorbé, ne voient rien`
Préférant s’abstraire d’un présent trop inquiétant.
Nous voici donc bien seuls dans toute cette foule
Qui comme la mer nous ballote dans sa houle.
Masques bleus, yeux éteints, paroles au gré du vent.
Dites-nous comment réveiller ces morts-vivants ?
JB