Miroir mon beau miroir… (glissez sur la pub intruse)
La fin des vieux clivages.
Il m’arrive d’entendre parler d’origine sociale
Surtout en cette période pré-électorale
Et me reviennent en mémoire de très vieux refrains
« Les bourgeois c’est le mal, les prolos c’est le bien »
Et l’Internationale tonnant sur les gradins.
Les bourgeois répliquaient par une Marseillaise
En se disant ; « Nous sommes riches et en sommes fort aise,
La misère ne frappe que les bons à rien » !
Or, le prolétariat n’est plus un fer de lance.
Et la bourgeoisie a perdu toute sa prestance.
Dans un système exclusivement monétaire,
Ceux qui donnent le la, ce sont les milliardaires.
Les grands bourgeois soucieux de bonnes manières
Appréciaient la culture, voulaient la promouvoir.
Les sociétés actuelles purement financières
Ne chérissent que les actions et les avaloirs.
A quoi bon encourager les arts et les lettres
Tous les peuples, en premier lieu, aspirent au mieux-être.
Inculquons-leur des connaissances fiduciaires
Qui aideront les meilleurs à devenir prospères
Quant aux autres, faisons-en de grands consommateurs
De bouffe, de gadgets, de voyages ou de plaisirs
Et tous ceux qui ne pourront jamais rien s’offrir,
Erreront solitaires dans des rues sans chaleur.
L’éducation bourgeoise que cela plaise ou non
Nous tirait vers le haut et l’école communale
Qui m’ouvrit au savoir et m’apprit la morale,
Dans mon enfance jouissait d’un immense renom.
Elle nous éveillait l’esprit, audace peu commune,
Sachant que l’on pourrait, un jour, combattre son camp
Comme l’osèrent les glorieux héros de la Commune
Qu’elle fit exterminer impitoyablement.
La dame était cruelle, c’est une évidence
Avec ceux qui rejetaient sa prééminence.
Les maîtres actuels, prédateurs intelligents,
Ne cherchent pas à élever le QI des gens
Ce n’est pas grave s’ils sont nuls en littérature
Faibles en géographie, ignorants en histoire !
Moins ils en connaîtront, moins ils voudront, c’est sûr,
Combattre ce système aux fallacieux miroirs.
L’ordre bourgeois n’aimait pas les chambardements
Et s’ils survenaient les écrasaient durement.
Le système actuel est nettement plus subtil.
Il encombre les cerveaux d’appétences futiles.
Vers ses écrans convergent des regards indigents
Fascinés par un monde virtuel hypnotique,
Lequel efface de leur vue les effets tragiques
D’une caste destructrice qui ne pense qu’à l’argent.
JB