Les rêveries du promeneur solitaire version 2022 ( Glissez sur la pub)
La France de mes rêves
Je rêve d’une France qui reste ancrée dans ses valeurs
Et se rappelle que les hommes naissent égaux en droit,
Tous les hommes, quelles que soient leur couleur ou leur foi,
Et les intolérances me chagrinent le cœur.
Je rêve d’une France où l’on saurait s’écouter
Et prendre dans autrui ce qu’il y a de meilleur,
D’une France qui n’aurait pas envie de rejeter
Ceux qui viennent vers elle, poussés par le malheur.
Or voici qu'en sortant dans ma rue, l’air aimable
Et l'esprit en éveil, en rimailleur musard,
Un jeune homme pressé, l’œil rivé sur son portable
Me bouscule sans daigner m'accorder un regard.
Trois pas plus loin une de ces fichues trottinettes
En me frôlant, contre un immeuble me rejette.
En traversant le passage clouté au feu vert,
Une bicyclette manque de me faire tomber à terre.
Et dans un autre passage sans feu une voiture,
Qui arrive de loin, s’approche à vive allure
A ma hauteur, elle me fait sursauter de peur
En actionnant son putain d’avertisseur.
J’allais comme une masse tomber à la renverse
Si je ne m’étais pas accroché de justesse
A un proche passant qui se montra furibard
Quand il crut que je le traitais de « sale connard »
« Non, ce n’est pas vous, c’est le chauffard que j’insulte »
Dis-je à ce malabar qui avait l’air inculte.
Mais la voiture ayant disparu des parages
J’eus droit à mon tour à un lazzi plein de rage
« Casse-toi, vieux con » ! lâcha cet immense crétin
En m’expédiant d’un « « pousson » contre un lampadaire
Que j’enlaçai tendrement. Sans lui, c’est certain,
J’aurais du trottoir avalé la poussière
J’ai rêvé d’une France dont j'aurais été fier
Où mon sauveur n'eût pas été un lampadaire.
Rendu moi même haineux par cette brève sortie
Je me dis que mon rêve n’est plus très assorti.
JB