Sixième jour de canicule. ( Glissez sur la pub)
Un rugissement puis plus rien.
Ah ! si nous avions une collective attitude
Face aux menaces réelles du réchauffement
Je reprendrais mes insouciantes habitudes.
Ils sont là, pinsons, tourterelles et goélands
Je n’en parle parce que tous ils se taisent.
Dès qu’apparaît le soleil, ils se terrent sur l’heure
Dans les coins sombres où subsiste un peu de fraicheur
Et comme moi, d’ailleurs, ils sont très mal à l’aise.
Les seuls que l’on entend sont, bien sûr, nos semblables
Qui roulent bruyamment, se vautrent sur le sable
Des plages où, au soleil, ils font dorer leurs corps
Risquant un mélanome et d’éternels remords. .
Je n’emploierai donc plus plus pour désigner un sot
Ce genre d’expression : « il a une cervelle d’oiseau ».
Car à voir, de certains, les actes affligeants,
Je trouve nos volatiles bien plus intelligents.
C’est pourquoi je préfère me baigner très tôt
Quand presque aucun humain n’est présent sur la plage
Et que parmi des poissons frétillants je nage
En m’imaginant que je suis un cachalot.
Quand la meute touristique rapplique, moi, je décroche
Les bleuités des flots ont pâli dès huit heures
Le jade des fonds sableux est devenu très moche
La lumière écrasante affadit les couleurs.
Parfois de noirs cumulus nous annoncent l’orage
Le tonnerre rugit, on croit qu’il va pleuvoir
Les contrastes reviennent, la tourterelle s’égosille
Le goéland re-râle, le pinson lance ses trilles
Et puis, non ! ça repart. Reviennent les moiteurs.
Et la montée rapide des brumes de chaleur
Derechef dans cette température anormale
Se taisent les oiseaux, s’affolent les cigales.
JB