Le sourire d’Anaya
Tout est calme à cette heure, pas un bruit de moteur,
Les goélands somnolent, les tourterelles aussi
La mer, elle-même, émet un murmure indécis
Cette sérénité baigne dans une moite touffeur.
Ce matin, hélas, je rate le rendez-vous
Que la Méditerranée m’accorde aux aurores
Et qui peut être doux ou me secouer fort
Selon son humeur qui connaît de grands courroux.
Elle me manque déjà cette mer singulière
Ce matin, je le sais, elle n’est pas en colère
Et j’aurais eu droit à une escorte de poissons
Me donnant l’illusion d’être Poséidon.
Mais demain j’y retourne, elle le sait, j’ai donné
Ma parole et serai, je l’espère, pardonné
De n’être pas, ce jour, au lever du soleil,
Venu l’honorer seul, avant les grands réveils.
La cloche sonne huit coups, l’heure où je sors du bain
Pour aller prendre un grand café chez Jérémy
Avec la professeure et une poignée d’amis
Mais Anaya a pris tout mon temps ce matin !
Viva !