Les nettoyeurs
Les goélands sont des rapaces, c’est certain,
Mais aussi, je crois, il ne faut pas le nier,
Des nettoyeurs qui à l’instar des cantonniers
S’occupent à enlever les détritus humains.
Sur le marché d’Antibes, ils se gavent de tripailles
Qui débordent des poubelles et bien sûr de mangeailles
A petits prix qui trainassent sur les plages le soir,
A l’heure où les touristes vont vers les abreuvoirs.
Les bistrots se remplissent quand se vident les plages
On s’y exhibe fièrement avec ses bronzages.
Le matin les balayeurs qui vont au labeur
Croisent près des remparts le goéland râleur
Et sa troupe qui, l’été, profitent peu du sommeil,
Guettant dès l’aurore les veuves nourricières
Qui pour eux déposent leurs restes sur les veilles pierres.
"Quel dommage qu’ils ne mangent ni canettes, ni bouteilles,
Ni papiers, ni crottes de chiens, ces insatiables
Qui dévorent vraiment tout ce qui est consommable"
Pensent la plupart des employés municipaux
Lesquels ne se pressent pas de se mettre au boulot.
Je les croise chaque matin en allant à la mer
Parés d’un gilet jaune, ils papotent en confrères
Sans faire autour d’eux un grand remue-ménage
Et moi, pendant leurs conciliabules, je nage !
VIVA JB