Nos petits enfants sont là !
Tous les matins je suis appelé par la mer.
Cette mer, chaque jour, est envahie par les foules
C’est pourquoi très tôt quand elle ondule sous la houle
Je l’ai pour moi seul et nage dans son eau claire.
Quand je rentre chez moi, ils convergent par milliers
Sur ses plages et pataugent pas trop loin du rivage
Puis se vautrent sur son sable pour corser leur bronzage
Et le soir quand ils partent, laissent une mer souillée
La nuit elle répare les humaines saletés
Ses eaux se purifient, retrouvent leur bleuité
Mais hélas sur ses rives abondent les papiers gras
Qu’oublient, en s’en allant, tant de baigneurs ingrats.
Hier, en ramassant un qui traînait sur l’herbe
Au pied d’un des palmiers qui parent la jetée
Je me suis retrouvé la main pleine d’une merde
De chien que son maître avait mal empaquetée.
Écœuré, j’ai couru dans des toilettes voisines
Me laver de cette déjection canine
Et quelques pas plus loin dans une mer fort sage
J’ai nagé comme un fou pour apaiser ma rage.
Dans l’après-midi près du port de Golfe Juan
Avec Manu, Sarah et leur petit enfant
Enzo le grand charmeur, au sourire adorable,
Nous avons profité d’une plage agréable.
Dans deux jours pour Enzo ce sera le départ
Il a tissé en nous un précieux filigrane
Mais dès le lendemain débarqueront Romane
La joyeuse Anaya, le discret Montasar.
La famille se succède comme les flots de la mer.
L’un s’estompe sous nos yeux quand le second survient.
Qu’il est émouvant ce rituel va et vient
De ces grands et petits enfants qui nous sont chers.
Demain, au lever du jour j’irai à la mer
Et nagerai comme chaque matin en solitaire
Sous la douce caresse d’un soleil levant
Qui me donne l’illusion d’avoir encore vingt ans
Viva !