Mon village à Paris
Mon quartier de Paris est un petit village.
J’en connais les contours et aussi chaque image,
Ses venelles secrètes, ses places, ses grandes avenues,
Ses jardins, tristes l’hiver, avec leurs arbres nus.
Ce dimanche est pluvieux, il fait à peine jour,
La chaussée est luisante, les couleurs affadies
Dans la rue Gramme qui, en effet, ne pèse pas lourd !
C’est sûr que l’on ne se croit pas dans le Midi.
Mais rue de l’Eglise, une impasse fait illusion.
Je m’imagine presqu’à Antibes par mauvais temps
Et en attendant que revienne le printemps,
Je badaude à l’affût de douces impressions.
Certes, quand le ciel est bleu, même très tôt le matin,
De jolies teintes roses égayent ces aurores
Et au pied des immeubles s’éclairent les magasins
Qui donnent de la vie à ces immuables décors.
J’aime nos jardins publics agrémentés de kiosques
A musique qui peuvent se muer en rings de boxe
Où viennent s’entraîner des jeunes encore imberbes,
Les orchestres sont plus rares que les champions en herbe.
Bref, pour l’instant je suis encore le seul promeneur
Qui, comme chaque matin, piétonne avec bonheur
Sous un crachin qui loin de me rendre morose
Me fait prendre conscience de la beauté des choses.
Viva !! JB