Après le brin d'herbe, voici des feuilles et des branches.
Moi et lui !
Le tilleul qui est juste devant chez lui, c’est moi !
Tous les matins, dès qu’il se réveille, je le vois.
Il ouvre sa fenêtre et me dit des mots tendres
Qu’en tant que végétal je ne peux pas comprendre
Mais j’en perçois l’effet et ce qu’il fait me branche.
Sa pensée entre en moi, descend jusqu’aux racines
Et cherche à desserrer l’étreinte qui m’opprime.
Heureux, je tends vers lui, les plus proches de mes branches.
En deux années elles furent à portée de sa main
Qui pouvait caresser mes feuilles chaque matin.
Survinrent un jour les élagueurs de la cité
Qui tronçonnèrent cette ineffable complicité.
Ma blessure a fini par se cicatriser
Et notre intimité en rien ne fut brisée.
Tous les matins dans ma direction il se penche
Et de ma blessure surgissent de nouvelles branches.
Tôt ou tard sa main, par ma présence inspirée,
Pourra de nouveau caresser mon vert feuillage.
Même si les élagueurs reviennent me tronçonner
Ils n’interrompront pas notre si doux langage.
Viva !
JB