Odeurs factices et odeurs vraies
Pots de vin, influenceurs, élus corrompus...
Le mensonge est partout, et l’argent s’accumule
Dans les coffres forts d’individus sans scrupule.
Depuis que l’argent existe, notre planète pue !
Ce ne sont pas les pauvres qui sont nauséabonds
Mais la pauvreté qui ne quitte pas leurs quartiers
Parce qu’elle peut, en toute liberté, s’y déployer
Bien à l’écart des riches qui, eux, croient sentir bon.
Pourtant, leurs odeurs ne sont que d’habiles leurres.
Certes, elles flattent l’olfaction mais ne sont pas les leurs.
Ils les doivent à des alchimistes de grand art
Qui savent transformer les pourritures en nectar..
Enfant, j’ai vécu dans un faubourg méphitique
Du moins telle était son injuste réputation
Chez des nantis qui y lâchaient leurs domestiques,
Parce que c’était moins cher, pour faire les commissions.
Ma rue ne sentait pas le Jicky ou l’Arpège
Comme sur le boulevard où flottaient leurs indices
Chez nous, pas d’autres odeurs que celles sui generis,
Riches de transpiration, qu’aucun parfum n’allège.
Nous, on reconnaissait les gens à leurs senteurs.
Certaines presqu’agréables et d’autres fort répulsives
Informaient nos sensibilités olfactives
Sur les bons, les moins bons et ceux rongés d’aigreur.
Oui, notre faubourg fleurait, comme fleure la misère
J’ai été instruit par ses effluves populaires,
Les possédants, eux, ne sentent pas la sueur
Et certains parmi eux n’ont même plus de cœur.
Leur insatiabilité dérègle la planète,
Et forts de l’appui de leurs nombreux auxiliaires
Ils plastronnent ou glosent et jouent les va-t-en-guerre..
Quand donc de ces malfaisants fera-t-on place nette ???
A Paris la mer n’est pas là pour me distraire
Et le soleil levant apaiser mes colères.
L’horizon me manque et, faute de solution,
Je ne puis m’évader dans la contemplation.
JB