Nos amis les Rodier

Babeth et Alain Rodier sont de très vieux amis depuis 45 ans, bon poids ! Marion et moi leur devons beaucoup car ils ont largement contribué à la création de notre propre couple. Nous sommes restés très liés et le temps qui, d’après Prévert et Kosma est censé effacer « ceux qui s’aiment tout doucement sans faire de bruit », n'a jamais eu de prise sur notre indéfectible amitié. Aujourd’hui, ils quittent Paris pour s’installer à Libourne. Une fête fut organisée pour célébrer leur départ. Je l’ai fait à ma manière par cet hommage en alexandrins qui fut lu par un copain, ce soir-là.

Le voici.

Les Rodier’s’s !

Les Rodier vont partir. Ils s’en vont à Libourne.

Eh oui, c’est dur à dire, pour nous tous la roue tourne.

Naguère je leur ai dédié un épithalame.

Or, les voir s’éloigner nous laisse un bleu à l’âme.

Quand Babeth et Alain se mirent en ménage

Nous étions tous actifs, bagarreurs, ambitieux

Et ne pensions pas que nous deviendrions vieux.

Aujourd’hui ce passé revient tel un mirage.

C’est clair, l’ultime art hugolien les anime

Et ils ont décidé de passer à l’ action,

De se rapprocher d’une pétulante benjamine

Car le temps est venu de faire la transmission.

Me voici arrière-grand-père et eux grands parents.

C’est notre récompense quand, au bout du chemin,

On peut être écouté par ses petits-enfants

Et ne pas penser que l’on ne sert plus à rien

Que la grande fille d’Alain qui a suivi sa voie

Et fait le même métier tempère son émoi.

Pour elle et ses deux fils dans ce Sud-ouest de France

Les attend une chaleureuse maison de vacances,

Les Rodier y vivront près de leur seconde fille 

Et d’une gamine qu’Alain veut armer d’expérience

Babeth, dans un humour qui nargue l’éloquence,

Cultivera pour eux un jardin de famille.

Viva !