D'un monde à l’autre.

D'un monde à l’autre.

Sous mes yeux, un monde s’effondre au quotidien

Et ce monde, je l’avoue tristement, c’est le mien.

Ils s’en sont tous allés, les poètes, les chanteurs

Les peintres, les écrivains, les penseurs, les acteurs

Qui ont agrémenté ma vie de reporter.

Il en reste fort peu. L’un d’eux est centenaire.

Ce monde d’aujourd’hui ne m’enthousiasme guère

C’est celui d’hier que, par moment, je préfère.

L’actuel, franchement, je ne sais trop qu’en dire.

Il ne manque pourtant pas d’atouts pour me séduire :

Notamment Internet devenu essentiel

Et depuis peu, l’intelligence artificielle

Capable en notre nom, bien plus vite que nous,

De pondre de la rimaille, de faire des calculs fous.

Ils m’inquiètent un peu ces algorithmes sagaces 

Qui, piégeant nos cerveaux, peuvent agir à leur place.

Même si elle est très loin d’être exceptionnelle,

Ma propre intelligence n’a rien d’artificiel

ET je préfère écrire en faisant la grimace

Que de laisser une machine agir à ma place. 

L’« I A » est plus rapide dans ses rédactions

Car elle n’a pas, comme moi, besoin d’inspiration

Et les alexandrins qu’elle compose promptement

En ratissant le Net, manquent de sentiments.

Ce monde cybernétique ne m’est pas étranger,

De lui je dépends et point ne peut le changer.

Néanmoins, je reste attaché à des valeurs

Où tout ce que l’on fait doit passer par le cœur.

Viva ! JB