En pensant à nos tout-petits, une angoisse m’épreind…
( Glissez sur la pub)
Cher pays de mon enfance…
Je suis très attaché à trois régions de France
La Savoie qui fut le pays de mon enfance,
Marseille et la Provence où je fus enfanté
Et où mon cousinage est toujours implanté,
L’Occitanie et l’Ariège en particulier
Que j’ai sillonné en cycliste solitaire
Et Toulouse, où mes filles ont bâti leur foyer,
Néanmoins, toutes les autres régions me sont chères.
Comment pourrais-je oublier cette aimante Bretagne
Qui fut à mes débuts une inspirante compagne
Quand, stagiaire, j’explorais ses villes et ses villages
Pour écrire dans « Ouest France » mes premiers reportages ?
Et puis il y a ces belles provinces frontalières
Que voulaient nous arracher une Allemagne hautaine.
Petits, nous lui avons souvent d’une voix fière
Chanté « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine »
Puis-je oublier le Nord, la Vendée, l’Aquitaine
La Bourgogne, le Jura et nos douces Cévennes,
Le confluent lyonnais de la Saône et du Rhône ?
Sacrebleu, qu’elles sont belles, les terres de l’hexagone !
Et maintenant parlons de nous avec franchise,
De nous qui avons l’honneur d’habiter ces sols
Avons nous conscience, chers pays, chères payses
Des dommages que causent nos comportements frivoles ?
Que cela plaise ou non, moi aussi je proclame
Que nous vivons dans une société d’abondance
J’y ajouterai nonobstant cette nuance :
Que les désargentés n’y ont pas de sésame.
Ils n’en avaient aucun, déjà, quand nous vivions
Non pas dans l’abondance mais dans les restrictions.
Alors changeons ce mot, source de polémique
Chez ceux qui ne vivent que grâce à la politique !
Oublions « abondance » et les altercations,
Parlons de société de consommation.
Peut-être qu’avec ce vocable tous les discoureurs
De notre hémicycle se mettront-ils au labeur ?
Nous tous, c’est un fait, polluons allègrement
Sans trop nous soucier de l’environnement,
Dans ce monde désastreusement économique
Que dirigent, en haut lieu, des mercantis cyniques.
En dehors des besoins qui nous sont nécessaires
Et dont les démunis ne profitent toujours pas
Ils ont créé la profusion alimentaire
Et technologique, deux pernicieux appâts.
Tant que tous ceux qui ignorent vraiment la misère
Ont des écrans qui marchent, des voitures qui tournent rond
Boulangers, boulangères et petits mitrons
N’ont à craindre aucun élan révolutionnaire.
Le réchauffement nous menace mais à l’Assemblée
Ce n’est pas sur ce danger que se penche d’emblée
L’opposition avec ses orateurs ardents
Qui vilipendent les vains propos du Président.
Nul fut le plumitif, de ce discours l’auteur.
Négligent celui qui l’a prononcé tel quel
Donnant du grain à moudre aux chercheurs de querelles
Qui sur le mot « abondance » glosent avec fureur.
J’aimerais qu’au lieu de discourir on agisse,
Qu’oubliant un peu les divergences, on s’unisse.
La terre ne supporte plus ce qu’on lui fait subir
Si nous tardons d’agir, attendons-nous au pire.
Ô oui, notre douce France est belle mais elle se craquelle
Ses forêts s’embrasent, ses rivières ne coulent plus
Des orages dévastateurs la mitraillent de grêle
Et soudain des torrents déferlent dans ses rues.
On sait qu’il faut cesser d’employer le pétrole
Et l’ensemble des énergies fossiles qui polluent,
Réformer toutes les technologies agricoles
Imposées par des trusts au cynisme absolu.
Mais n'osant pas s'en prendre, à eux, directement.
On subit les canicules et la sècheresse
Des éclairs terrifiants, les tempêtes vengeresses
Qui sont les effets directs du réchauffement
Or, si nous, le troupeau, continuons à suivre
Ces mercantis qui nous piègent avec leurs appâts
Et que trop aliénés, nous ne résistons pas
Ceux qui nous suivent risquent fort de ne pas en survivre.
JB