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Le prince Kurde qui aimait la Franc…

 

La France qui est dépeinte dans ce poème, c'est celle du tout début des années 60, où l'on ne parlait pas encore de réchauffement climatique, où la grande distribution en était à ses balbutiements et n'avait pas encore envahie nos poubelles de plastique et d'emballages non biodégradables, où un grand nombre de paysans, non encore contaminés  par les mafias agro-industrielles et le syndicat agricole qui leur est dévoué, préférait herser ses champs plutôt que les polluer en pulvérisant des pesticides dangereux qui polluent désormais les sols, les nappes phréatiques et peuvent nuire à la santé des consommateurs. La France qu'aimait ce grand prince Kurde c'est celle qui est gravée dans mon cœur et que depuis, les nuisances d'un libéralismes effréné et sa course au profit ont passablement enlaidie. (glissez sur la pub)

 

 

 

 

 

 

Le prince Kurde qui aimait la Franc…

 

« C’est un vieux pays, la France!» Ce discours connu

De Dominique de Villepin naguère à l’ONU

Dit d’un ton enflammé, fit si forte impression

Qu’il fut salué par une « standing ovation »

 

Il venait d’expliquer par d’habiles entrelacs

Pourquoi la France n’interviendrait pas en Irak.

C’était en deux mille trois, rappellent les annales

Qui n’ont pas oublié cette confession  morale.

 

Mais la France a aussi failli dans son histoire

Et quelques noirs pâtés souillent ses pages de gloire

En revanche, belle, il semble qu’elle l’a toujours été

Même durant les temps lointains de l’Antiquité.

 

C’est un vieil émir Kurde, Kamuran Bédir Khan

Jadis professeur aux « Langues Orientales »

Dont l’aïeul avait défié l’Empire ottoman

Qui m’initia à la beauté hexagonale.

 

J’étais jeune et passionné par les grands voyages.

En France je m’ennuyais, n’étais heureux qu’ailleurs

C’est pour répondre à mes tentations de grand large

Que j’ai voulu faire un métier de bourlingueur.

 

Ce vieux noble ruiné fut un grand bienfaiteur

De la cause kurde qu’il partit défendre à ses frais

Aux Nations-Unies, lesquelles en proie aux méfaits

D’une guerre froide, restèrent sourdes aux appels du plaideur

 

C’était dans les années cinquante et l’oubli

Pénalisait les Kurdes cachés par des sommets

Qui étouffaient leurs cris, alors que des conflits

Plus criants attiraient l’attention désormais.

 

C’est cet émigré, humaniste en vérité,

Qui m’apprit comment il fallait aimer la France.

Son élocution  avait gardé l’élégance

Du parler de jadis dans la bonne société

 

Et surtout une intonation poétique :

« Regardez, disait-il, comme ici tout est doux

Les fleuves sont paisibles, rarement en courroux ».

(C’était avant le réchauffement climatique).

 

« Les points de vue sont superbes et changent très souvent.

En moins de cent kilomètres, que de paysages

Défilent sous nos yeux avec leurs pâturages

Leurs cultures, leurs forêts, leurs hameaux émouvants.

 

Regardez les rivières qui ondulent dans les plaines

En léchant d’une eau claire leurs rives ombragées,

Les villages haut perchés d’une vétusté hautaine

Qui surplombent des terrasses où s’accrochent les vergers,

 

Regardez ces régions vertes, continentales,

Où les champs de blé sont bordés de peupliers

Et cette Provence qui s’éveille au chant des cigales,

Où fleurit la lavande et pousse l’olivier.

 

Que dire des Alpes qui frôlent le firmament

Et de son mont célèbre qui toise le continent,

De ces vignobles alignés comme au garde à vous

En Bourgogne, Gironde, au pied du mont Ventoux ?

 

Regardez ces rivages le long de l’océan

Que jalonnent des îles et des ports de renom

Et ces bords de mer burinés d’escarpements

Qui s’ouvrent en majesté sur le Golfe du Lion.

 

Ô oui, la France est belle dans sa diversité.

Sa cuisine qui est le reflet de sa nature

Recèle des mets subtils, d’alléchantes nourritures

Et, en tant qu’orphelin, elle m’a adopté.

 

Alors, voyez-vous, je l’aime et lui suis fidèle.

Si le Kurdistan reste gravé dans mon esprit

Tel un père opprimé qui toujours se rebelle

La France est devenue ma mère et ma patrie ».

 

N B

 

Certes l’émir Kurde ne m’a pas dit cela en vers mais c’est ainsi que j’entends sa voix aujourd’hui. J’étais près de sont lit de mort dans un hôpital parisien fin des années 70. Il n’était pas riche quand il nous a quitté mais sa noblesse de titre s’était depuis longtemps muée en noblesse de cœur.

 

VIVA !

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