Le jour d’après (glissez sur la pub)
Radio du matin : chagrin
Samedi à Trouville, baignant dans les Vapeurs
D’un passé retrouvé le temps d’une rencontre,
Nous avons oublié les drames et les malheurs
Qui ponctuent nos journées comme les aiguilles d’une montre.
Le dimanche fut triste, la France avait perdu
Contre l’Afrique du Sud au cours d’un match ardu
Le foot m’indiffère mais le rugby j’adore
Même quand, la mort dans l’âme, on salue les plus forts.
Ce lundi démarre mal. Toutes les ondes sont noires
Les radios réveillent et attisent notre désespoir :
Un prof assassiné, des innocents qu’on tue,
Des haines que propagent tant d’esprits obtus
Qui, hélas, pullulent sur les réseaux asociaux.
Ces partis pris choquants, ces discours univoques
Nous mitonnent, c’est clair, une troublante époque
Peu propice aux discours et échanges impartiaux.
La terre va nous rôtir et, comme depuis toujours,
L’espèce humaine préfère la guerre à l’amour
Et suit les vaniteux affamés de pouvoir
Qui ont besoin d’ennemis pour ne pas déchoir.
Les grandes voix sont mortes, on ne s’en souvient guère
Et les cacophonies étouffent dès leur naissance
Celles qui pourraient, à nos vies, redonner un sens
En les débarrassant de cet instinct de guerre.
Trouville est déjà loin. Ce fugace bonheur
Etait aussi volatile que les vapeurs
Qui, sortant des cuisines, ouvraient nos appétits
Et créaient entre nous de douces empathies
JB